Le 15 juillet 2019, Stéphane Ravier, ex-maire du 7ème secteur de Marseille et sénateur des Bouches-du-Rhône, a écrit au maire de Marseille pour lui demander, à l’occasion du match de finale de la Coupe d’Afrique des nations, d’interdire les drapeaux étrangers, et particulièrement algériens, dans les rues de Marseille. Lors d’un interview à BFM, il a précisé sa « pensée » en affirmant qu’un enfant d’immigré titulaire d’une carte nationale d’identité française n’était pas un vrai français mais un français de papier. Cette affirmation ressemble curieusement au slogan de l’extrême droite d’avant-guerre : « Juif, pas français ».
Rappelons au sénateur d’extrême-droite que l’Algérie est un grand pays, ami de la France, ayant de très nombreux accords dans beaucoup de domaines avec notre pays. L’Algérie n’est en guerre contre aucun pays. De très nombreux français sont des enfants ou petits-enfants d’Algériens et plusieurs millions d’entre eux ont la double nationalité franco-algérienne.
Mais parlons plutôt du parti de Ravier, le Rassemblement national. Le 27 octobre 1972, l’ancien Waffen SS, Pierre Bousquet, se rend à la préfecture de Paris pour déposer les statuts d’un nouveau parti. Avec l’ancien tortionnaire en Algérie, Jean-Marie Le Pen, ils ont décidé de l’appeler Front national, volant ainsi sans vergogne le nom d’un des partis de la Résistance à l’occupant nazi. Le but était d’amalgamer l’immigration à l’occupant et de présenter leur parti comme un organe de résistance. Le mensonge et l’escroquerie sont la véritable matière de la propagande haineuse des fascistes. Ces mensonges n’ont pas de limite ce qui permettait à Goebbels, le maître de la propagande du régime nazi, de dire : « plus c’est gros, plus ça passe ». Avec l’aide de médias des puissances d’argent, et le soutien de politiciens de droite et de gauche, ce parti a conquis une certaine notoriété dans l’électorat français. En 2017, Marine Le Pen, dans le cadre de sa soi-disant stratégie de dédiabolisation, a changé le nom de son parti qui est devenu le Rassemblement national. Ce nom est, une fois de plus, tiré de la Collaboration. C’était le parti de Marcel Déat, qui s’est mis au service des nazis et qui a participé à leurs crimes. Déat, Doriot, et quelques autres parlaient de « divine surprise » en voyant la Wehrmacht défiler sur les champs Elysées avec les drapeaux nazis ! Marine Le Pen a ainsi voulu bien montrer la filiation de son parti avec celles des criminels au service de l’étranger, occupant la France, pourchassant les Juifs et les résistants.

Le terme de dédiabolisation a été inventé par les médias comme euphémisme pour masquer leur nature réelle. La photo de Marion Maréchal se frottant tout sourire avec Logan Djian, dit le « Duce », et à côté, le même en T-shirt, qui laisse apparaître son bras orné d’un tatouage en l’honneur de la 33e Waffen-Grenadier-Division de la SS Charlemagne, que les allemands appelaient la Division Frankreich, parce qu’elle était essentiellement composée de Français participant aux pires crimes au service de l’occupant nazi, illustre la continuité idéologique, politique et criminelle de ces gens-là.

Autre photo, celle de Marine le Pen avec un suprématiste estonien faisant le signe de ralliement des suprématistes blanc. Le tueur de Christchurch (Nouvelle-Zélande), Brenton Tarrant, avait également fait ce signe lors de son inculpation après avoir assassiné 51 fidèles dans des mosquées.
Vous avez dit dédiabolisation ? Je ne sais pas ce que le diable vient faire dans cette histoire mais, ce qui est sûr, c’est que ce sont de vrais fascistes incapables de cacher durablement leurs racines idéologiques criminelles.
Résumons-nous : Ravier écrit pour demander qu’on limite la liberté de paisibles supporters de l’une des équipe de la CAN, en qualifiant d’insupportable étranger le drapeau d’un pays ami de la France et de français de papier de nombreux Marseillais en raison de l’origine de leurs parents alors qu’il est membre d’un parti héritier de ceux qui ont soutenu l’ennemi de la France, qui ont applaudi la Wehrmacht quand elle défilait sur les champs Elysées avec le drapeau nazi, son parti qui manifeste publiquement sa continuité dans ce domaine…
Conclusion, il faut tout faire pour que le Rassemblement national n’ait plus aucun niveau de pouvoir dans notre cité phocéenne !
Marseille, le 20 juillet 2019
Jacques Soncin