Archives pour la catégorie coup de gueule

Lettre apocryphe d’Emmanuel Macron aux candidats de gauche : Mélenchon, jadot, Hidalgo, Roussel, Poutou, Arthaud

Lettre apocryphe d’Emmanuel Macron aux candidats de gauche : Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Roussel, Poutou, Arthaud

Chers ex-candidats,

De tout mon cœur, je vous remercie d’avoir vaillamment permis ma réélection. Ce n’était pas gagné !

Après l’abandon prévisible de Hollande, en 2017, à la suite de ses bévues, certaines qualifiées par vos proches d’impardonnables et d’autres d’ignobles, j’ai pu me faire élire, avec ma nouvelle équipe, en faisant croire que nous étions à la fois de droite, de gauche et écologistes. Nous réalisions ainsi la grande illusion de l’unité transcendant les partis, en excluant, bien sûr les extrêmes, euphémisme bien utile, pour laisser penser que les deux se valent. L’extrême droite permet de donner à nos lois et nos mesures une couleur plus modérée et, en période électorale, elle est indispensable pour convaincre des électrices et des électeurs d’éviter le pire ! Quant à l’extrême gauche, il s’agit de la disqualifier par cet amalgame et, si on rajoute islamo-gauchiste, on fait coup double dans la propagande.

Après avoir tué, éborgné, blessé, matraqué celles et ceux qui manifestaient avec les gilets jaunes, je me suis dit qu’ils ne me pardonneraient jamais. Après toutes les erreurs durant la pandémie de Covid et les cadeaux aux grands labos, j’ai redouté d’avoir perdu ma crédibilité. Le petit jeu de mon gouvernement avec la laïcité, les attaques de mon ministre contre les institutions qui peu ou prou avaient des liens avec l’Islam et, surtout, ma loi contre le séparatisme avaient de quoi dégoûter les vrais défenseurs de la laïcité et une communauté riche de plusieurs millions d’électrices et d’électeurs. Enfin, mon incapacité à tenir les promesses que j’avais faites pour lutter contre le réchauffement climatique, la condamnation de mon gouvernement dans ce domaine par la justice et les récentes alertes du GIEC indiquant que nous étions au bord du gouffre ont semblé m’enlever tout espoir de convaincre les Françaises et les Français. Si on ajoute qu’à la fin de mon mandat les riches sont beaucoup plus riches et les pauvres beaucoup plus pauvres, le solde social ne joue vraiment pas en ma faveur.

En pleine campagne électorale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mon agitation impuissante, ma chorégraphie lamentable entre Volodymyr et Vladimir m’ont fait craindre une grande lassitude dans le pays.

J’étais résigné, presque persuadé de perdre devant une coalition de toute l’opposition écologique et de gauche prête à mettre en œuvre une alternative minimale pour sortir le pays de l’état inconcevable dans lequel l’a plongé ma politique.

La division du camp de la haine m’a inquiété parce qu’elle permettait à une telle coalition d’accéder au deuxième tour et de rendre possible sa victoire.

Aussi, quand je vous ai vus partir à la conquête de la présidence, chacune et chacun absolument certain d’être le meilleur, le plus légitime, le plus capable de rassembler les voix sur son nom, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis senti rassuré. J’ai demandé à mes amis des médias et des instituts de sondage de faire tout ce qui fallait pour conforter et maintenir cette division qui, seule, permettait d’envisager ma réélection. Les résultats du premier tour m’ont démontré à quel point je suis passé à côté de la catastrophe : si Mélenchon avait noué une seule alliance avec l’un ou l’autre d’entre vous, la porte du second tour lui aurait été ouverte ! Et ça, évidemment, vous ne pouviez pas l’ignorer.

Alors, pourquoi m’avez-vous offert un tel cadeau ? J’ai tourné dans ma tête toutes les hypothèses : l’immense vanité de chacun, le grain de folie de chaque groupe en compétition, le tout à l’égo généralisé ? Mais, finalement, je me suis convaincu que vous ne vouliez pas gouverner, que le rôle d’opposant était beaucoup plus confortable pour vous et que, au bout du compte, vous préfériez le statut d’éternel challenger, confiné dans l’art de la critique, plutôt que d’être confronté à l’impérieuse nécessité d’apporter des réponses.

Je vais donc continuer, grâce vous, cette politique qui vous révolte, commencée il y a cinq ans et je vous donne rendez-vous en 2027. Je m’interroge sur la pertinence qu’il y aurait à modifier la Constitution pour me donner la possibilité d’un troisième mandat. Après tout, je serai encore jeune !

Mais, hélas, les choses ne sont pas complètement jouées. Voyant les élections législatives arriver, je vous le demande, Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Roussel, Poutou, Arthaud, s’il vous plait, surtout, ne changez pas !

Emmanuel Macron

(Imaginé par Jacques Soncin)

5 bonnes raisons de tout faire pour que l’extrême droite n’accède pas à la présidence de la République

1 – Le Rassemblement national, un parti qui tire ses racines dans les crimes du 20ème siècle

Ce parti est le dernier avatar d’un courant politique qui, sous une forme ou sous une autre, sévit dans notre pays depuis plus de deux siècles et qui n’a provoqué que ruines, crimes et désastres. Depuis quelques années, les dirigeants du Rassemblement national font systématiquement référence au Général de Gaulle pour tenter de justifier leurs insanités. En 2017, j’avais d’ailleurs écrit une mise au point concernant Florian Philippot, alors Vice-Président du FN (https://jacquessoncin.wordpress.com/2015/04/06/philippot-gaulliste-menteur-ou-cretin/). Rappelons qu’en 1940 l’extrême droite, derrière Philippe Pétain, a condamné à mort par contumace et déchu de sa nationalité, le général de Gaulle. Elle a soutenu la politique de trahison nationale et d’alignement sur le régime nazi. Avec sa presse et ses milices elle a poursuivi les résistants et prêté main forte à la Gestapo. A la fin de la guerre d’Algérie, elle a tenté de le tuer à plusieurs reprises sous la houlette de l’OAS. Le lieutenant-colonel Bastien Thiry, organisateur de l’un de ces attentats qui a échoué in extremis, a été jugé, condamné à mort et exécuté par la justice de l’époque. Charles de Gaulle n’est plus là pour leur répondre. Cette référence est donc mensongère, ignoble et indécente.

Le Front national a été créé le 27 octobre 1972. C’est un ancien Waffen SS (Pierre Bousquet) qui en a déposé les statuts à Paris. Cette organisation a immédiatement rassemblé plusieurs mouvements avec les anciens collabos, les terroristes de l’OAS et les nervis de l’extrême droite derrière un tortionnaire durant la guerre d’Algérie, Jean-Marie Le Pen. Cette mouvance extrémiste est complice ou auteur des crimes commis sous sa responsabilité : crimes de la collaboration, crimes de l’OAS, crimes racistes, notamment au cours de la « ratonade oubliée » des années 70. Ces meurtres et agressions ont continué jusqu’au milieu des années 1990 : on se souvient, à Marseille, du meurtre d’Ibrahim Ali tué par des colleurs d’affiches du Front national le 21 février 1995 et, à Paris, de l’assassinat de Brahim Bouarram, jeté dans la Seine par des manifestants du Front national à l’occasion de leur manifestation « Jeanne d’Arc » du 1er mai 1995.

Marine Le Pen n’a pas rompu avec les racines de son mouvement puisque le nouveau nom et le logo qu’elle a choisis pour son parti sont tirés directement d’une organisation collaborationniste, le Rassemblement national de Marcel Déat. Derrière son histoire nauséabonde, ce parti porte toutes les haines, toutes les stigmatisations et donc tous les méfaits qui les accompagnent : négrophobie, islamophobie, antisémitisme, misogynie, homophobie et LGBTphobie. Il traite par le mépris et la haine toutes les différences et accroit les inégalités par le rejet, l’humiliation et l’élimination. Même si Marine le Pen tente d’adoucir son image avec le soutien de médias qui appuient sa stratégie en inventant ce terme grotesque de « dédiabolisation », elle et son parti restent des extrémistes de droite avec tout ce que cela comporte de nationalisme exacerbé, de violence contre toutes les différences et d’intolérance. Ils sont par nature un terrible danger pour la société, surtout s’ils accèdent au pouvoir.

2 – Faire main basse sur les institutions de notre pays

Si elle devient présidente de la république, Madame Le Pen tentera et aura sans doute les moyens de transformer nos institutions en changeant la Constitution afin d’en effacer les aspects universalistes et humanistes qui y sont inscrits, c’est d’ailleurs l’un des thèmes de sa campagne. Elle a déjà annoncé qu’elle supprimerait le droit du sol et qu’elle y affirmerait la « préférence nationale » pour tous les droits. Elle nommera à la tête des institutions des hommes, et des femmes de son parti, de son idéologie, qui vont exacerber les marginalisations, les rancœurs et les haines qui triturent la société. La conséquence en sera des oppositions de plus en plus fortes et, rapidement, la remise en cause généralisée de la paix civile dans notre pays. Contrairement à ses assertions d’aujourd’hui, face aux crises, face aux difficultés internationales, en prétendant s’en prendre à ses seuls boucs émissaires, elle portera atteinte à toutes celles et ceux qui ont une situation fragile et, finalement, elle dégradera les conditions de vie de l’ensemble de la population. Une fois aux manettes des institutions, ces extrémistes, ces fascistes, appliqueront leurs préjugés ignobles et ne voudront plus jamais céder leur place. Dans ces conditions, on ne peut pas exclure que les chasser impliquerait une guerre civile.

3 – Des reculs sociétaux et sociaux dramatiques

Si l’on suit l’idéologie et les haines des principaux idéologues de l’extrême droite, nous aurons des mesures insupportables découlant des stigmatisations dans tous les domaines. Au niveau de l’éducation nationale, l’intrusion de cette idéologie dans le domaine pédagogique, la révision de l’Histoire et de diverses matières à l’aune des élucubrations obscurantistes, religieuses ou pas, vont abaisser le niveau culturel et éducationnel des enfants de notre pays. A cela s’ajoutera le retentissement du traitement des enfants en fonction de leur origine, de leur couleur ou de leur religion, ce qui impactera non seulement les victimes directes mais aussi tous les autres enfants. Dans le domaine de la santé, le refus de soigner une partie de la population aggravera les risques épidémiologiques pour toutes et tous. Dans le domaine des droits des femmes, il y aura une volonté forte de revenir sur le droit à l’avortement, sur l’égalité salariale, sur la volonté de faciliter l’accès à l’emploi, même si Marine Le Pen s’en défend aujourd’hui. Il faut garder en tête que c’est son parti qui va prendre les manettes du pays, si elle est élue ! Le mariage pour tous, lui aussi, sera menacé, puisque l’extrême droite, avec l’appui des intégristes religieux qui lui sont liés, a toujours dit qu’elle reviendrait sur cette loi et ce droit. Elle a annoncé qu’elle remettrait en cause les aides traditionnelles et l’accès aux logements pour les « étrangers ». En s’attaquant aux droits sociaux d’une partie de notre population, elle jettera dans la misère non seulement ses victimes mais aussi tout un pan de la société.  

4 – Une internationale brune et le climatoscepticisme face aux dangers qui menacent la planète.

Sur le plan international, elle tissera des liens avec toutes les extrêmes droites, qui sont déjà ses amies en Europe et dans le monde, de Poutine à Orban en passant par Bolsonaro et l’extrême-droite américaine à laquelle elle est déjà liée par le Klu Kux Klan. La France en sera discréditée, perdra de son audience et de son rayonnement et sa voix ne sera plus beaucoup écoutée. Ses discours racistes et discriminatoires auront un impact particulier sur la zone francophone, la jeunesse de ces pays ne voudra plus venir étudier en France. Quand on prend en compte les bouleversements annoncés par le Giec, la possibilité d’autres pandémies, la relance de guerres diverses, le discours nationaliste et égocentré qui serait alors celui de la France va dégrader, voire déchirer, l’image de notre pays dans le monde. A propos de l’Union Européenne, la tentative de remettre en cause un certain nombre de structures et la dynamique délétère qui s’en suivra risque de pousser la France hors de L’UE comme le souhaite d’ailleurs, dès aujourd’hui, mais à voix basse, un certain nombre de dirigeants de ce parti. Enfin, le climato scepticisme en vigueur dans la plupart des pays dirigés par l’extrême droite entraînera des conséquences graves et destructrices sur la politique de la France dans ce domaine. Le Brésil de Bolsonaro ou les USA du temps de Trump ont bien montré le danger que représentent ces gens-là dans ce domaine aussi. Déjà, Marine Le Pen se prépare, comme première mesure, à démanteler toutes les éoliennes du pays…

5 – L’égoïsme national

Marine Le Pen a déclaré, « La différence entre moi et les autres c’est que je suis nationaliste et qu’ils sont mondialistes ».

La plupart des événements auxquels notre pays est confronté ne peuvent être traités qu’au niveau mondial : le réchauffement climatique dont le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui est un organisme international créé par l’ONU, vient de publier un rapport nous informant que nous n’avons que quelques années avant les catastrophes ; les pollutions, les guerres, les grandes inégalités mondiales, les reculs de la biodiversité, les pandémies, la maîtrise de la démographie mondiale, tous ces sujets nécessitent un traitement planétaire. Face à ces dangers, nous sommes des citoyens de la Terre, c’est par l’universalisme qu’on pourra les traiter, le nationalisme et surtout l’égoïsme national ne peuvent que les aggraver. Il faut une éthique, des droits, des lois et des règles universelles.

Le nationalisme exacerbé et les changements de la constitution dans le sens du rabougrissement de notre pays prônés par Madame Le Pen sont donc l’exact inverse de ce qu’il faut faire.

Conclusion

Que serait notre pays dans 5 ans avec des fascistes présents à toutes les manettes de nos institutions, une population divisée, haineuse les uns et les unes contre les autres, un pays appauvri, une France considérablement affaiblie dans l’arène mondiale ?

Dimanche 24 avril, au moment du vote, nous aurons en mémoire ces dizaines au moins de personnes assassinées par l’extrême droites dans les années 70, celles et ceux qui sont morts ou mutilés lors de l’attentat contre le consulat d’Algérie en décembre 1973 puis tous les crimes commis jusqu’à la fin des années 1990 et dont la plupart de leurs assassins n’ont été ni arrêtés, ni condamnés, ni inquiétés.

Voter Le Pen ou s’abstenir, c’est oublier les réfugiés, les immigrés, ceux et celles issus de l’immigration, les musulmans, les gens d’origine africaine, les femmes, les LGBT, l’environnement, la coopération des peuples, les solidarités et, finalement, notre propre pays en le livrant à un courant politique qui nous a déjà fait tant de mal…

Est-ce bien raisonnable ?

Jacques Soncin

STEPHANE RAVIER, RIDICULE ET DANGEREUX !

Le 15 juillet 2019, Stéphane Ravier, ex-maire du 7ème secteur de Marseille et sénateur des Bouches-du-Rhône, a écrit au maire de Marseille pour lui demander, à l’occasion du match de finale de la Coupe d’Afrique des nations, d’interdire les drapeaux étrangers, et particulièrement algériens, dans les rues de Marseille. Lors d’un interview à BFM, il a précisé sa « pensée » en affirmant qu’un enfant d’immigré titulaire d’une carte nationale d’identité française n’était pas un vrai français mais un français de papier. Cette affirmation ressemble curieusement au slogan de l’extrême droite d’avant-guerre : « Juif, pas français ».

Rappelons au sénateur d’extrême-droite que l’Algérie est un grand pays, ami de la France, ayant de très nombreux accords dans beaucoup de domaines avec notre pays. L’Algérie n’est en guerre contre aucun pays. De très nombreux français sont des enfants ou petits-enfants d’Algériens et plusieurs millions d’entre eux ont la double nationalité franco-algérienne.

Mais parlons plutôt du parti de Ravier, le Rassemblement national. Le 27 octobre 1972, l’ancien Waffen SS, Pierre Bousquet, se rend à la préfecture de Paris pour déposer les statuts d’un nouveau parti. Avec l’ancien tortionnaire en Algérie, Jean-Marie Le Pen, ils ont décidé de l’appeler Front national, volant ainsi sans vergogne le nom d’un des partis de la Résistance à l’occupant nazi. Le but était d’amalgamer l’immigration à l’occupant et de présenter leur parti comme un organe de résistance. Le mensonge et l’escroquerie sont la véritable matière de la propagande haineuse des fascistes. Ces mensonges n’ont pas de limite ce qui permettait à Goebbels, le maître de la propagande du régime nazi, de dire : « plus c’est gros, plus ça passe ». Avec l’aide de médias des puissances d’argent, et le soutien de politiciens de droite et de gauche, ce parti a conquis une certaine notoriété dans l’électorat français. En 2017, Marine Le Pen, dans le cadre de sa soi-disant stratégie de dédiabolisation, a changé le nom de son parti qui est devenu le Rassemblement national. Ce nom est, une fois de plus, tiré de la Collaboration. C’était le parti de Marcel Déat, qui s’est mis au service des nazis et qui a participé à leurs crimes. Déat, Doriot, et quelques autres parlaient de « divine surprise » en voyant la Wehrmacht défiler sur les champs Elysées avec les drapeaux nazis ! Marine Le Pen a ainsi voulu bien montrer la filiation de son parti avec celles des criminels au service de l’étranger, occupant la France, pourchassant les Juifs et les résistants.

Le terme de dédiabolisation a été inventé par les médias comme euphémisme pour masquer leur nature réelle. La photo de Marion Maréchal se frottant tout sourire avec Logan Djian, dit le « Duce », et à côté, le même en T-shirt, qui laisse apparaître son bras orné d’un tatouage en l’honneur de la 33e Waffen-Grenadier-Division de la SS Charlemagne, que les allemands appelaient la Division Frankreich, parce qu’elle était essentiellement composée de Français participant aux pires crimes au service de l’occupant nazi, illustre la continuité idéologique, politique et criminelle de ces gens-là.

Autre photo, celle de Marine le Pen avec un suprématiste estonien faisant le signe de ralliement des suprématistes blanc. Le tueur de Christchurch (Nouvelle-Zélande), Brenton Tarrant, avait également fait ce signe lors de son inculpation après avoir assassiné 51 fidèles dans des mosquées.

Vous avez dit dédiabolisation ? Je ne sais pas ce que le diable vient faire dans cette histoire mais, ce qui est sûr, c’est que ce sont de vrais fascistes incapables de cacher durablement leurs racines idéologiques criminelles.

Résumons-nous : Ravier écrit pour demander qu’on limite la liberté de paisibles supporters de l’une des équipe de la CAN, en qualifiant d’insupportable étranger le drapeau d’un pays ami de la France et de français de papier de nombreux Marseillais en raison de l’origine de leurs parents alors qu’il est membre d’un parti héritier de ceux qui ont soutenu l’ennemi de la France, qui ont applaudi la Wehrmacht quand elle défilait sur les champs Elysées avec le drapeau nazi, son parti qui manifeste publiquement sa continuité dans ce domaine…

Conclusion, il faut tout faire pour que le Rassemblement national n’ait plus aucun niveau de pouvoir dans notre cité phocéenne !

Marseille, le 20 juillet 2019

Jacques Soncin

Notre maison brûle et nous regardons ailleurs

Ce 15 avril, il n’est pas 19h, il fait encore jour sur Paris, et des flammes apparaissent au sommet de Notre Dame. Interloqués, les passants, les visiteurs voient l’incendie s’emparer d’un des plus emblématiques bâtiments de notre pays. Rapidement l’incendie devient terrifiant. Les pompiers tentent de le circonscrire mais rien ne semble l’arrêter. L’enfer est entré dans la maison de Dieu, selon les chrétiens. Tout s’arrête sur ce moment et cette catastrophe devient, pour les médias de France, le seul événement de la planète. Que signifie ce désastre, qu’est-ce que ces flammes veulent nous dire ? Et, comme en écho, reviennent à notre mémoire ces mots de Jacques Chirac prononcés lors de son discours devant l’assemblée plénière du IVème sommet de la Terre, le 2 septembre 2002, à Johannesburg : « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs ». Notre Dame, en cet instant, devient l’allégorie de la planète, la basilique qui brûle symbolise notre monde en train de partir en fumée, notre humanité menacée de disparition par le réchauffement climatique, les pollutions, les menaces environnementales et les guerres.

Et tous ceux qui sont responsables de cet état du monde, de Trump à Poutine, de Pékin à Ankara, d’un bout à l’autre de la planète se lamentent devant ces flammes prémonitoires d’autres désastres. Le caractère religieux du bâtiment en renforce la signification annonciatrice. Pendant toute la soirée, les médias essaient de nous donner la dimension du bâtiment par la fréquentation des puissants parmi lesquels surgissent les noms de Napoléon ou Mitterrand. Napoléon y fut couronné empereur et deux siècles plus tard la république le désignait implicitement comme « criminel contre l’humanité » par la loi promulguée le 21 mai 2001 « tendant à la reconnaissance de la traite et de l’esclavage en tant que crime contre l’humanité », à l’égal de la Shoah et des autres génocides du XXe siècle, crime qu’il a commis en rétablissant l’esclavage par le décret du 20 mai 1802. Mitterrand y reçut un hommage international le 11 janvier 1996 alors que ses obsèques se déroulaient à Jarnac. Mitterrand fut de tous les crimes de la France dans cette seconde moitié du vingtième siècle de la collaboration à la première guerre d’Irak, de la guerre d’Algérie au génocide des tutsi au Rwanda. C’est l’écrivain et le poète Victor Hugo qui a traité dans son ouvrage « Notre Dame de Paris » de cette contradiction entre Frollo, représentant la puissance, et Esméralda ou Quasimodo symboles de ces populations invisibles, maltraitées stigmatisées… On nous parle de Napoléon et on ne peut s’empêcher de penser à Esméralda…

Sous la chaleur de ce feu, le Président Macron déserte les projecteurs de son intervention qui devait décliner les promesses devant répondre, lors du vingt heures, à l’Urgence climatique et aux revendications sociales pour se rendre devant Notre Dame et lui promettre une reconstruction rapide.

La planète brûle, les grandes menaces exposées par les différentes rencontres internationales sont toujours là. Les scientifiques tirent toutes les sonnettes d’alarme. Mais les grands de ce monde regardent ailleurs. Ils dansent la sarabande autour d’un immense volcan. Quant aux populations, elles sont hypnotisées par les nombreux spectacles de l’insignifiance. En brûlant ainsi, Notre Dame nous indique que l’incendie est là.

On pourra reconstruire Notre Dame mais qui reconstruira Notre Planète ?

Le sage montre la Lune et l’imbécile regarde le doigt…

Marseille, le 16 avril 2019

Jacques Soncin

Mort entre les mains des gendarmes

Le 19 juillet dernier, Adama Traoré fête son 24ème anniversaire. Il se promène à Beaumont-sur-Oise avec son frère, Baguy. Soudain, les gendarmes de Persan interpellent Baguy Traoré, dans le cadre d’une enquête pour « Extorsion de fonds ». Adama, qui n’a pas ses papiers sur lui, prend peur et tente de s’enfuir. Ils le rattrapent, l’interpellent à son tour et le conduisent à la gendarmerie, alors qu’il est étranger à l’affaire. Que s’est-il passé dans le véhicule puis à la gendarmerie ? Les fonctionnaires prétendent qu’il a fait un malaise et qu’ils ont appelé les pompiers. Le frère d’Adama affirme qu’il l’a vu sur le sol de la gendarmerie, frappé à la tête et qu’un gendarme avait du sang sur sa chemise. Il dit aussi qu’il n’a pas vu les pompiers. C’est seulement dans la nuit que les autorités annonceront la mort d’Adama à sa famille. Evidemment un tel événement soulève une immense émotion, notamment dans la population de Beaumont-sur-Oise, où résident la victime et sa famille. Manifestation, voitures brûlées, gaz lacrymogène… Le scénario habituel face aux violences policières. Quant aux plus hautes autorités du pays, habituellement si promptes à manifester leur compassion, elles gardent un silence étrange : ni condoléances à la famille, ni dénonciation d’une violence injuste qui a ôté la vie à un jeune homme, même pas la promesse que toute la lumière sera faite ! Du côté de l’Etat, seul, le défenseur des droits, Jacques Toubon, exige que toute la vérité soit établie dans cette affaire.

AdamaTraore
Adama Traoré

Une première expertise, commandée par Yves Jannier, procureur de la République de Pontoise, délivre ses conclusions : Adama serait mort des suites d’un syndrome asphyxique déclenché par une grave infection touchant les poumons, le foie et la trachée et d’une pathologie cardiaque pour laquelle il peut n’y avoir aucun signe avant-coureur. Hawa, la sœur jumelle d’Adama, s’insurge et n’en croit pas un mot : son frère était en excellente santé, ce qui est d’ailleurs confirmé par tous ses proches. Le procureur accepte alors une deuxième expertise. Celle-ci réaffirme le syndrome asphyxique mais dément la maladie cardiaque et la grave infection. Elle estime néanmoins qu’il n’y a pas de traces de violences graves. Pourtant, devant l’Inspection des services, les fonctionnaires responsables de l’arrestation d’Adama ont reconnu être tombés à trois sur lui pour le maîtriser.

Dans ces conditions, l’avocat de la famille a demandé une troisième autopsie. Elle vient d’être refusée par le procureur.

La famille a publié un communiqué disant qu’elle espère que les analyses en cours permettront d’identifier les mécanismes qui ont conduit à cette asphyxie et que l’enquête fera toute la lumière sur cette affaire.

« Il ne faut pas que la mobilisation s’essouffle. C’est important que les gens continuent à réclamer avec nous vérité et justice pour Adama. C’est tombé sur notre quartier, sur notre frère, mais ça aurait pu toucher bien d’autres familles… et ça en a déjà touché plusieurs d’ailleurs ; des familles avec lesquelles nous sommes en contact et dont l’expérience nous a beaucoup aidés. Faut qu’on soit ensemble », précise Assa Troré, autre sœur d’Adama.

La famille a d’autant plus besoin de soutien que, ces derniers jours, plusieurs menaces de mort ont été envoyées à leur domicile. Une plainte a été déposée.

Le traitement de cette affaire par les autorités de notre pays interpelle la conscience collective. Il s’agit de la mort d’un jeune homme. Il était entre les mains des forces de l’ordre. Celles-ci sont censées respecter les droits et assurer la sécurité des citoyens. Il est donc évident que la responsabilité de l’Etat, qui dirige les services de police et de gendarmerie, est totalement engagée. Le silence, l’absence d’empathie, dans un contexte où ministres et Président se précipitent d’une commémoration à l’autre est choquante. Assurer la cohésion sociale, essentielle à la lutte contre les dangers qui nous menacent tous, implique que l’Etat traite tous les citoyens de la même manière. Ce n’est évidemment pas le cas pour Adama Traoré, quel que soit le résultat des expertises en cours et le niveau de responsabilité des gendarmes dans la mort d’Adama.

Pourquoi tant de violences à Marseille ?

Depuis deux jours, nous assistons à un déchaînement de violence dans le centre de Marseille. Samedi 11 juin, sur le Cours d’Estienne d’Orves, un supporter anglais, a été frappé à coups de barre de fer. Il est actuellement entre la vie et la mort dans un hôpital marseillais. Ce sont principalement des hooligans anglais et des nervis russes qui s’affrontent.

160611ViolencesEuro

Ces gens, habitués des rixes, ne viennent pas pour le foot mais pour le combat de rue. Militants d’extrême droite, ce sont des adorateurs de la violence pour la violence et ils sont là pour ça. Ils sont connus en Angleterre et en Russie. Notre police, si forte pour arrêter des familles venues pour chercher refuge face à la guerre dans leur pays, est soudain incompétente pour empêcher quelques fascistes d’entrer dans notre pays.

Bizarrement, les médias qui utilisent si facilement des termes généralisateurs quand il s’agit du terrorisme, sont singulièrement silencieux sur l’origine de ces groupes. On entend et on lit très rarement la mention d’extrême droite les concernant. D’ailleurs, on a connu la même « discrétion » concernant un terroriste d’extrême droite récemment arrêté en Ukraine alors qu’il embarquait de grande quantité d’armes et d’explosifs pour, selon les autorités, organiser une vingtaine d’attentats en France…

Deuxième grand responsable, l’alcool ! Comment est-il possible et admissible qu’on n’ait pris aucune mesure pour limiter la fourniture et la consommation d’alcool qui est le principal carburant de ces violences ! A Marseille, on a vu des camions livrer des centaines de litres de bières aux abords des Fan Zones. Il est vrai que ça rapporte un max de saouler les supporters et c’est une vraie tradition de notre pays…

Enfin ce gouvernement, par toutes les trahisons de ses promesses, de la déchéance à la loi travail, par l’incroyable politique anti sociale mise en œuvre, par la rupture du dialogue social, a placé notre pays dans un dangereux état de fragilité. Il espérait, par cette politique de Panem et circenses (alcool et foot conviendraient mieux), redorer son blason, remonter le moral du pays et se mettre en meilleure position pour affronter les mois à venir. Ce faisant, il a pris un très grand risque. Espérons que ces violences ne dégénèreront pas et ne pousseront pas la France dans le gouffre !

D’autant que le terrorisme est toujours menaçant et que nous avons l’impression que le fragile équilibre social de notre pays est en sursis sur un baril de poudre !

Décryptage : Comment entretenir l’incendie raciste et islamophobe…

Le samedi 16 avril 2016, Montreux, en Suisse, organise sa Fight Night dans la grande salle du Casino. Ce sont les championnats d’arts martiaux mixtes (MMA). Les participants y déclinent les combats. Le Français, d’origine Tchéchène, Magomed GUEKHAIEV, est le grand gagnant de ces matchs. Il s’avance vers le micro est crie à trois reprises « ALLAHOU AKBAR ! », c’est-à-dire « Dieu est grand », dans la langue de Molière. Ensuite, toujours en arabe, il remercie ses amis et lance au public, « Que la paix soit avec vous ». Pas de quoi faire une crise d’hypertension ! Pourtant, le journal 20 Minutes, s’appuyant sur les dires de « témoins », affirme qu’il a dédié sa victoire à Mohamed Merah et à Salah Abdelsam. Le témoin en question, qui l’a entendu parler de ses « frères de Toulouse », estime qu’il s’agit de Merah ! L’article et la rumeur se répandent de manière virale sur le Net : un champion français fait l’apologie du terrorisme ! L’inévitable Gilbert Collard, député FN, répercute et légitime évidemment la rumeur par tweet, concluant, c’est le chaos. La bulle du ragot grossit ainsi jusqu’à ce que le Monde publie la vidéo de l’événement : On l’entend bien invoquer Dieu, il remercie ses amis de Toulouse, sans aucune référence au terrorisme, quand à Salah Abdelsam, il s’agirait simplement d’une confusion du témoin.

L’organisateur de la Fight Nigt défend son champion et conclut ainsi cet épisode : « Si un énergumène tatoué de croix gammées confond « Al salamou Alaycoum » (que la paix soit avec vous) avec les prénoms de deux terroristes, on ne peut rien y faire ».

Certes, 20 minutes est revenu sur son premier article et a remis les pendules à l’heure, mais le mal est fait…

Décidément, la bête immonde travaille sérieusement et patiemment les tripes de notre société malade !

Ne touchez pas au code de la nationalité !

Le 13 janvier 2015, les crimes ignobles commis à Paris par des commandos se revendiquant de l’organisation terroriste DAECH ont provoqué une immense émotion dans notre pays et bien au-delà en Europe et dans le monde.

Les coupables ont été traqués par la police française et en une semaine l’essentiel de ceux qui y avaient participé directement ont été tués ou arrêtés.

Le gouvernement et les principaux partis politiques de droite et de gauche se sont livrés à une surenchère de déclarations et d’analyses disproportionnées avec les évènements.

On a parlé d’état de guerre et on a décrété l’état d’urgence pour trois mois à la quasi-unanimité du Parlement puis du Sénat.

Les médias ont provoqué une véritable psychose en faisant de ces attentats l’unique sujet de leurs diverses émissions et repassant en boucle les scènes les plus évocatrices de ces crimes.

C’est dans ce contexte, que le Président de la République, François Hollande, a évoqué une mesure gravissime. Il propose de revoir le code de la nationalité pour rendre possible la déchéance de la nationalité pour des individus nés en France, de nationalité française, qui auraient une double nationalité et qui se seraient rendus coupables d’actes de terrorisme.

Evidemment, dans les esprits de ceux qui proposent un tel texte, cette mesure frapperait uniquement ceux qui auraient commis des crimes ou délits dans le cadre d’une action terroriste. Donc des individus qui seraient soit en fuite soit en prison. On imagine donc aisément que pour eux la question de la nationalité ne serait pas leur problème principal et donc que cette mesure n’aurait aucun impact ni préventif ni punitif sur eux.

A qui s’adresse donc cette déchéance ? Elle vise tout simplement une population déjà inquiète, qu’il faudrait rassurer, et en faveur de laquelle il conviendrait de prendre des décisions qui lui permettent de se sentir totalement acceptée dans la société française. Au lieu de cela, qu’on le veuille ou non, la seule conséquence d’une loi rendant possible la déchéance de la nationalité pour les seuls binationaux serait de montrer à l’ensemble de la population de ce pays qu’il y a deux catégories de Français. Et par conséquent de renforcer ce que Manuel Valls lui-même désignait comme de l’apartheid.

En créant une nouvelle différence institutionnelle on aggravera ce phénomène. Comme on le sait bien, le but des terroristes, c’est justement de détériorer notre tissu social. Et une telle décision serait une belle victoire pour eux et faciliterait incontestablement leur propagande !

Cette modification du code de la nationalité est réclamée depuis toujours pas l’extrême droite qui, dans son projet fondé sur la haine et la division des Français, a toujours cherché à exclure de la communauté nationale les sujets de leur détestation : les Juifs, les Arabes, les Roms et autres…

Quand l’extrême-droite est arrivée au pouvoir en juin 1940, dans le sillage de l’occupation nazie, ce fut l’une de ses premières obsessions : dès le 22 juillet 1940, Pétain promulgue la loi sur la dénaturalisation, ensuite c’est la mise en place du statut des Juifs et la déchéance de leur nationalité, permettant notamment leur déportation en Allemagne.

Charles de Gaulle lui-même a été déchu de la nationalité française à dater du 2 août 1940.

Faut-il vraiment entrer dans ce domaine habituellement familier aux fascistes ?

Voici un exemple de tract des fascistes, juste avant l’invasion des troupes nazies en France, qui montre toujours la même logorrhée :

  36TractAF

Dans les moments difficiles, un gouvernement digne de ce nom a pour mission d’unir la population pour faire face à ce qui la menace. Comment ne pas comprendre que décider qu’une partie des français est moins française que les autres augmenterait inévitablement les antagonismes et les fractures sociales ?

Ce n’est pas Les Républicains (ex-UMP) et le Front national qu’il faut unir, c’est notre population qu’il faut rassembler ! Pour cela on doit lui envoyer des messages positifs.

La déchéance de la nationalité serait dans ces conditions la pire des décisions possibles. Elle ouvrirait un véritable boulevard au Front national de Marine Le Pen. Surtout que, demain, il n’est pas exclu que d’autres forces politiques s’emparent du pouvoir et cette modification constitutionnelle leur permettrait de prendre des mesures bien plus désastreuses.

Non, non et non, il ne faut pas toucher au code de la nationalité.

Madame Morano, taisez-vous, s’il vous plait !

Lors de l’émission animée par Laurent Ruquier, « On n’est pas couché », du samedi 26 septembre, Nadine Morano, s’est permis de déclarer que la France était « un pays judéo-chrétien, de race blanche ». Une ânerie comme on ne devrait pas en entendre dans ces émissions de grande écoute, surtout venant d’une députée européenne qui brigue la candidature à la magistrature suprême !

Le concept de Judéo-chrétien, chez ces gens qui flirtent avec l’idéologie d’extrême droite, est à prendre avec d’énormes pincettes. Si elle évoque le fait que la culture de notre pays a été alimentée par des penseurs et des cultures de toutes origines on peut l’entendre, à condition de citer les autres cultures, comme la culture musulmane, la culture païenne, l’influence romaine et autres. Mais je crains que, chez Madame Morano, ce soit plutôt une manière de faire oublier les persécutions, les pogroms, les intolérances qu’ont subis les Juifs en France à travers les siècles. Et surtout, quand on se rapproche des enfants de Pétain, on essaie ainsi de jeter le voile sur la participation de l’Etat français à l’entreprise nazie. D’ailleurs, dans le reste de ses interventions elle n’a cité que la tradition chrétienne pour s’en prendre à la présence musulmane en France !

Mais il faut revenir sur la notion de race. Madame Morano, interpellée sur cette question a répondu que ce mot était dans le dictionnaire. Je ne peux que l’encourager à continuer à consulter un tel ouvrage pour vérifier le sens des mots qu’elle emploie, elle en a bien besoin ! Mais ce n’est pas suffisant. Voilà longtemps que les généticiens ont remis en cause, pour l’humanité, la notion de race. Voici ce que dit un document de vulgarisation scientifique au sujet des races humaines :

Des races humaines ?

Aucune population humaine ne possède exclusivement des gènes propres. Les Homo sapiens forment une seule et même espèce. Les différences anatomiques que l’on perçoit, par exemple entre un individu asiatique et un européen, ne sont que l’expression plus ou moins forte de gènes communs. Cette mixité génétique dans l’espèce humaine est tellement importante que si vous avez besoin d’un don d’organe (un rein par exemple) vous avez autant de chance de trouver un donneur compatible dans votre voisinage qu’à Dakar au Sénégal. Pour André Langaney (ancien directeur du Laboratoire d’Anthropologie du Musée de l’Homme) : « En fait, il n’y a pas de marqueur génétique de la race. On n’a jamais pu en isoler un qui soit présent, par exemple, chez tous les “Noirs” et absent chez tous les “Blancs”. Dès qu’on commence à définir une race, en cherchant des critères de classification, on n’en finit plus. Certains sont allés jusqu’à 450 ! S’il fallait pousser la classification à son terme, il faudrait définir une race par individu, car nous sommes tous différents ».

Les populations humaines forment un seul et même groupe taxinomique, une seule espèce.

*la taxinomie est une science, branche de la biologie, qui a pour objet de décrire les organismes vivants et de les regrouper en entités.

 En fait, la classification de l’humanité en races est une démarche idéologique qui vise à justifier les inégalités, les injustices et les crimes subis par certaines populations. On a ainsi organisé le commerce triangulaire et la promulgation du Code Noir par Louis XIV au nom de l’inégalité des races. C’est aussi avec ce type d’argument que Napoléon a rétabli l’esclavage. Ces raisonnements ont aussi été utilisés contre les indiens d’Amérique. C’est la même démarche qui a fondé (et qui fonde encore) des discours et des mesures contre les femmes. Au XIXème siècle, certains, comme Gobineau ont tenté de prouver scientifiquement l’inégalité des races. Ces travaux ont servi à Hitler et aux nazis pour entreprendre un terrifiant génocide !  A partir de différences réelles, couleur de peau, forme des yeux, du nez, différence de sexe on invente des inégalités et on établit une organisation sociale totalement injuste et souvent criminelle. On appelle cela le racisme ou le sexisme et c’est désormais interdit par la loi de notre pays, parce que notre société s’est rendue compte des  méfaits commis par ces idées.

Enfin, la France a envahi et colonisé des territoires sur tous les continents d’Amérique à l’Asie en passant par l’Afrique et l’océan Indien où elle continue de maintenir sa domination sur quelques poussières d’empire. Il est donc normal qu’elle retrouve au cœur de son identité des personnes issues de toutes ces régions du monde. Le discours de Nadine Morano sur les races ne peut donc qu’avoir un impact négatif sur le vivre ensemble et susciter injustice et violences.

Alors, Madame Morano, pour vous aider à faire un premier pas vers le métissage culturel, je vous propose un excellent proverbe arabe et je vous conseille de vous en inspirer pour l’avenir :

« Si ce que tu as à dire n’est pas plus intelligent que le silence, alors tais-toi ! »

Marine Le Pen à New York : Le camouflet pour la France

Le Time Magazine, fondé en 1923, fait partie de la presse institutionnelle aux Etats-Unis. Il organise régulièrement des événements « people » qui mettent en vitrine certaines personnalités. Dans les années précédant la deuxième guerre mondiale, les responsables du magazine avaient créé « The man of the year » (l’homme de l’année) et ils ont ainsi réservé cet honneur à des individus tels que Joseph Staline ou Adolf Hitler…

Depuis 1998, le Time a mis en place le Time 100 qui célèbre les « cent personnalités les plus influentes de l’année ». Marine Le Pen fait partie de la liste 2015. Elle y côtoie notamment le Coréen Kim Jong-Un, le Français Thomas Piketty, le Pape François, Vladimir Poutine, Barack Obama, Angela Merkel, Alexis Tsipras et quelques dizaines d’autres dont de nombreux artistes et animateurs de médias… Evidemment on ne peut que se demander pourquoi un tel honneur à la chef d’un parti d’opposition arrivé troisième dans une élection qui a mobilisé moins de la moitié des inscrits dans un pays comme la France où elle n’assume aucun poste de responsabilité. C’est accorder une importance plus que démesurée à ce personnage. Comme les responsables du Time ne sont pas complètement idiots, on ne peut lire dans cette invitation qu’une petite opération politicienne dirigée contre les gouvernants français. C’est aussi une nouvelle manœuvre visant à la banalisation d’un parti fasciste dont les racines et les thèses sont une insulte pour la démocratie.

Pourtant, c’est sans hésitation que la chef du parti d’extrême droite, anti-américaine, anti-système, toujours prête à dénoncer la peopolisation, habillée comme une star d’Hollywood, s’est précipitée sur le tapis rouge avec le sourire béat de circonstance, pour assister au gala qui s’est déroulé à New York le 21 avril…

 LePEnAliot

 Marine Le Pen, qui n’a visiblement pas peur du ridicule, pour justifier sa présence, a déclaré : « nous allons arriver au pouvoir et par conséquent il faut obligatoirement croiser, rencontrer, discuter avec les gens puissants dans leur pays respectif ». Quand on sait que la plupart des puissants de cette liste n’ont pas fait le voyage, et pour cause, la Marine a ainsi pu discuter tranquillement avec des gens aussi importants que Kanye West, Kim Kardashian, Julianna Moore ou tel ou tel rapeur, certes artistes reconnus, mais comme, selon son propre aveu, elle ne parle pas un mot d’anglais, il n’est pas sûr que l’échange ait pu avoir réellement lieu, ce qui est dommage pour sa propre éducation musicale et cinématographique.

En fait, par ce déplacement, elle veut montrer à son électorat qu’elle est reconnue internationalement et que sa potentialité de femme de pouvoir, est acquise à l’étranger.

Pour remercier, ses hôtes elle n’a pas hésité à affirmer « La France des oubliées n’est pas oubliée ». L’héritière Le Pen, dont le père doit sa richesse au détournement de l’immense héritage de la famille Lambert, dirigeante d’un Front national qui tire ses racines politiques dans l’ignoble collaboration avec les nazis et dans les nauséabondes actions terroristes de l’OAS, se prend pour la « France des oubliées » !

Pour tout dire, cette France de la collaboration, de l’OAS, du Front national et de la famille Le Pen, on aimerait bien l’oublier !