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L’emballement politico-médiatique favorise l’antisémitisme !

Le 31 janvier dernier, un gosse de 8 ans, se plaint d’avoir été agressé dans la rue par deux ados « noirs » qui l’auraient jeté à terre et frappé violemment. Les parents portent plainte au commissariat de Sarcelles et, à partir de là, c’est l’emballement. Toute la presse bolorico-bouyguienne et clones associés en rajoute, évoquant même un véritable passage à tabac. Et la Kipa que portait l’enfant devient la raison de cet acte ignoble.

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LA GUERRE DES ONDES

Le 28 juin 1944, après plusieurs jours de planques et de repérages, un commando dirigé par Morlot s’engouffre vers 6h du matin dans le n°10 de la rue de Solférino à Paris. Morlot et l’un de ses camarades pénètrent brutalement dans la chambre ou dort un couple. Réveillée, la femme hurle, l’homme panique. Les coups de feu claquent, il est touché. Morlot s’avance et lui inflige le coup de grâce. Ainsi est mort Philippe Henriot, secrétaire d’Etat à l’information et à la propagande du gouvernement Laval, sous Pétain. Après cette action, les miliciens se déchaînent pour retrouver les responsables : arrestations, tortures, représailles. Mais ils ne remonteront jamais jusqu’à Morlot.

Qui est Morlot ?

Morlot est le pseudonyme de Charles Gonard, un résistant intrépide et courageux. Quelques jours avant l’exécution d’Henriot, il a organisé l’évasion de Jean-Pierre Lévy, responsable du mouvement Franc-tireur, un des chefs de file du Conseil national de la résistance. Dès 1941, après la débâcle, dégoûté par le pétainisme, après avoir essayé en vain de rejoindre Londres, Charles Gonard, qui n’a pas encore vingt ans, s’engage contre l’occupant. Envoyé dans le sud de la France, il multiplie les actions contre les Allemands et leurs collabos à Marseille et Nice : sabotages, exécutions de traîtres, attaques contre la milice. En février 1944, il intègre à Paris le Comité d’action militaire (COMAC) et à seulement 23 ans, il forme les groupes francs des FFI et il réorganise la structure du réseau malmené par la répression. Son groupe composé professionnellement d’experts et de praticiens de la clandestinité, détruit les fichiers du STO et liquide des membres français de la Gestapo (Geheime Staatspolizei). Une fois la France libérée, Charles Gonard a mené une vie « normale », il a dirigé la compagnie chérifienne des textiles au Maroc et il a élevé plusieurs enfants… Il s’est éteint le 12 juin 2016 à Vence, dans les Alpes Maritimes, à l’âge de 95 ans.

Philippe Henriot

Philippe Henriot, né en 1889, est issu d’une famille catholique, de droite et antisémite. Il fait ses études à l’Institut catholique de Paris. Il est nommé professeur de lettres dans le privé. Par la suite il prend la direction du journal de l’Action catholique à Bordeaux. Il entamera une carrière d’activiste politique d’extrême-droite en participant aux manifestations des Croix de feu, qui ont menacé la République. Dans l’entre-deux-guerres, Henriot est germanophobe et belliqueux envers l’Allemagne. Mais l’arrivée d’Hitler au pouvoir le radoucit et il devient partisan de l’entente avec l’Allemagne. Au moment de la débâcle, il est député. Dès 1940, le défilé de troupes nazies à Paris, pour lui, comme pour le reste de l’extrême-droite, constitue une « divine surprise ». Il se rallie à Pétain. Très rapidement, il devient la voix du régime de Vichy. Deux fois par jour, sur Radio Vichy ou sur Radio Paris, il vitupère contre la résistance, la France-libre, le Général de Gaulle, les communistes. On l’entend partout en France sur les ondes de Radio Paris. La Radio de la résistance, au micro de la BBC, lui répond et une espèce de guerre des ondes s’instaure ainsi pendant cette période.

Pierre DAC

André Isaac, alias Pierre Dac, est un humoriste, né en 1893. Il s’engage dès le début dans la résistance. Sa chaleur, son intelligence et son humour feront des ravages sur la Radio de la Résistance. C’est lui qui a mis au point la ritournelle : « Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand« , que tout le monde connaît et parfois fredonne à cette époque. Un échange entre les deux hommes donne une idée de ce qu’était le versant radiophonique de la guerre impitoyable entre collabos et résistants.

Tout commence lorsque Pierre Dac, avec sa causticité imparable, raille un discours de Philippe Henriot depuis l’antenne londonienne. Ce dernier réplique ainsi, le 10 mai 1944, au micro de Radio Paris :

« Assurément, personne n’est obligé de se rendre à mes arguments et tout le monde a le droit d’ironiser sur ce que je dis (…) Mais où nous atteignons les cimes du comique, c’est quand notre Dac prend la défense de la France. Vraiment les loufoqueries de l’Os à moelle ne m’ont pas toujours fait rire, mais le juif Dac s’attendrissant sur la France, c’est d’une si énorme cocasserie qu’on voit bien qu’il ne l’a pas fait exprès. Qu’est-ce qu’Isaac, fils de Salomon peut bien connaître de la France, à part la scène de l‘ABC où il s’employait à abêtir un auditoire qui se pâmait à l’écoute ? Et il faut vraiment qu’on soit bien à court d’avocats chez vos patrons pour être tombé de Bénazet en Isaac et s’être résigné à accepter comme porte-parole un homme dont le pseudonyme fait un bruit de chute qui apparaît déjà comme un présage… » (Editoriaux de P. Henriot, fascicule n°12)

La réponse de Pierre Dac au micro de la BBC est cinglante et sans appel :

« Puisque vous avez si obligeamment cité au cours de votre laïus me concernant, les noms et prénoms de mon père et de ma mère, laissez-moi vous dire que vous en avez oublié un, celui de mon frère. Si d’aventure vos pas vous conduisent du côté du cimetière Montparnasse, entrez par la porte de la rue Froidevaux, tournez à gauche dans l’allée et à la sixième rangée, arrêtez-vous devant la dixième tombe. C’est là que reposent les restes de celui qui fut un beau, brave et joyeux garçon fauché par un obus allemand, le 8 octobre 1915, aux attaques de Champagne. C’était mon frère. Sur la modeste pierre tombale, sous ses noms et prénoms et le numéro de son régiment, on lit cette simple inscription  : Mort pour la France à l’âge de 28 ans. Voilà Monsieur Henriot, je le répète, ce que signifie pour moi la France. Sur votre tombe, si toutefois vous en avez une, il y aura aussi une inscription. Elle sera ainsi libellée : Philippe Henriot mort pour Hitler, fusillé par les Français. Bonne nuit, Monsieur Henriot. Et dormez bien… si vous le pouvez  ». (Cité par Hervé le Boterf, la vie parisienne sous l’occupation, tome II France-Empire, 1975)

La prophétie de Pierre Dac se réalisera moins de deux mois plus tard. Evidemment, on ne peut pas comprendre la violence de ces échanges radiophoniques si on oublie les crimes terribles d’Hitler et de ses complices, la Gestapo, les tortures, les déportations, les camps de concentrations, les chambres à gaz, ces crimes qui ont fait pendant toute la durée de la guerre presque 50 millions de morts sur toute la planète… Après la guerre, Pierre Dac reprend son activité d’humoriste. Son duo avec Francis Blanche remportera un véritable succès et sa popularité ne faiblira pas jusqu’à sa mort, le 9 février 1975.

A l’époque, la radio n’a que quelques dizaines d’années d’existence, pourtant ce média a déjà pris une importance considérable dans la vie des populations. Tout le monde, dans ces années là, colle son oreille au récepteur pour écouter les voix crachotantes et parasitées de la BBC ou celles tonitruantes et claires de Radio Paris. Les puissances financières et politiques convoitent déjà ce puissant moyen de communication pour influer sur les peuples et les  opinions publiques. Hitler et Goebbels ont su l’utiliser à leur profit pour compléter le dispositif qui a mis le peuple allemand à leur botte. Mais ce poids du média n’était qu’un début et il va se développer, surtout avec l’apparition de nouveaux moyens, jusqu’à aujourd’hui.

Marseille, le 28 juin 2017

Jacques Soncin

Pourquoi tant de violences à Marseille ?

Depuis deux jours, nous assistons à un déchaînement de violence dans le centre de Marseille. Samedi 11 juin, sur le Cours d’Estienne d’Orves, un supporter anglais, a été frappé à coups de barre de fer. Il est actuellement entre la vie et la mort dans un hôpital marseillais. Ce sont principalement des hooligans anglais et des nervis russes qui s’affrontent.

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Ces gens, habitués des rixes, ne viennent pas pour le foot mais pour le combat de rue. Militants d’extrême droite, ce sont des adorateurs de la violence pour la violence et ils sont là pour ça. Ils sont connus en Angleterre et en Russie. Notre police, si forte pour arrêter des familles venues pour chercher refuge face à la guerre dans leur pays, est soudain incompétente pour empêcher quelques fascistes d’entrer dans notre pays.

Bizarrement, les médias qui utilisent si facilement des termes généralisateurs quand il s’agit du terrorisme, sont singulièrement silencieux sur l’origine de ces groupes. On entend et on lit très rarement la mention d’extrême droite les concernant. D’ailleurs, on a connu la même « discrétion » concernant un terroriste d’extrême droite récemment arrêté en Ukraine alors qu’il embarquait de grande quantité d’armes et d’explosifs pour, selon les autorités, organiser une vingtaine d’attentats en France…

Deuxième grand responsable, l’alcool ! Comment est-il possible et admissible qu’on n’ait pris aucune mesure pour limiter la fourniture et la consommation d’alcool qui est le principal carburant de ces violences ! A Marseille, on a vu des camions livrer des centaines de litres de bières aux abords des Fan Zones. Il est vrai que ça rapporte un max de saouler les supporters et c’est une vraie tradition de notre pays…

Enfin ce gouvernement, par toutes les trahisons de ses promesses, de la déchéance à la loi travail, par l’incroyable politique anti sociale mise en œuvre, par la rupture du dialogue social, a placé notre pays dans un dangereux état de fragilité. Il espérait, par cette politique de Panem et circenses (alcool et foot conviendraient mieux), redorer son blason, remonter le moral du pays et se mettre en meilleure position pour affronter les mois à venir. Ce faisant, il a pris un très grand risque. Espérons que ces violences ne dégénèreront pas et ne pousseront pas la France dans le gouffre !

D’autant que le terrorisme est toujours menaçant et que nous avons l’impression que le fragile équilibre social de notre pays est en sursis sur un baril de poudre !

Décryptage : Comment entretenir l’incendie raciste et islamophobe…

Le samedi 16 avril 2016, Montreux, en Suisse, organise sa Fight Night dans la grande salle du Casino. Ce sont les championnats d’arts martiaux mixtes (MMA). Les participants y déclinent les combats. Le Français, d’origine Tchéchène, Magomed GUEKHAIEV, est le grand gagnant de ces matchs. Il s’avance vers le micro est crie à trois reprises « ALLAHOU AKBAR ! », c’est-à-dire « Dieu est grand », dans la langue de Molière. Ensuite, toujours en arabe, il remercie ses amis et lance au public, « Que la paix soit avec vous ». Pas de quoi faire une crise d’hypertension ! Pourtant, le journal 20 Minutes, s’appuyant sur les dires de « témoins », affirme qu’il a dédié sa victoire à Mohamed Merah et à Salah Abdelsam. Le témoin en question, qui l’a entendu parler de ses « frères de Toulouse », estime qu’il s’agit de Merah ! L’article et la rumeur se répandent de manière virale sur le Net : un champion français fait l’apologie du terrorisme ! L’inévitable Gilbert Collard, député FN, répercute et légitime évidemment la rumeur par tweet, concluant, c’est le chaos. La bulle du ragot grossit ainsi jusqu’à ce que le Monde publie la vidéo de l’événement : On l’entend bien invoquer Dieu, il remercie ses amis de Toulouse, sans aucune référence au terrorisme, quand à Salah Abdelsam, il s’agirait simplement d’une confusion du témoin.

L’organisateur de la Fight Nigt défend son champion et conclut ainsi cet épisode : « Si un énergumène tatoué de croix gammées confond « Al salamou Alaycoum » (que la paix soit avec vous) avec les prénoms de deux terroristes, on ne peut rien y faire ».

Certes, 20 minutes est revenu sur son premier article et a remis les pendules à l’heure, mais le mal est fait…

Décidément, la bête immonde travaille sérieusement et patiemment les tripes de notre société malade !

Philippot gaulliste ? Menteur ou crétin ?

Ce matin, lundi 6 avril 2015, invité sur ITV, le vice-président du Front National, Florian Philippot, assène à Bruce Toussaint qu’il est gaulliste. Est-il un menteur ? Un crétin ? Jugez vous-même.

Charles de Gaulle baignait, avant la guerre, dans les milieux proches de l’Action française, organisation royaliste se situant dans les mouvances de l’extrême-droite. Son bilan politique s’enracine sur deux choix fondamentaux qui ont à l’évidence marqué son existence et surtout l’image qu’en a gardée de lui la postérité, et notamment les Françaises et les Français :

1°/ La résistance à l’occupation nazie et le refus de la collaboration

En juin 1940, alors que la classe politique française, tétanisée par la défaite et l’avancée allemande occupant la France, se ralliait peu ou prou à la politique de collaboration avec les nazis, prônée par l’extrême-droite française, et choisissait de placer Philippe Pétain à la tête du pays, Charles de Gaulle, réfugié à Londres, appelait les Françaises et les Français à la résistance et commençait à mettre en place les réseaux combattants qui allaient permettre, quatre ans plus tard, à la France de faire bonne figure dans la victoire contre la barbarie nazie. Dans cette dynamique, De Gaulle, qui voulait rassembler toutes les branches de la résistance (communistes, socialistes et gaullistes), avait rompu totalement avec Charles Maurras, patron de l’Action française, passé à la collaboration la plus honteuse. Pour l’extrême droite et les collabos convaincus, l’occupation nazie fut qualifiée de « divine surprise » et ce fut pour eux l’occasion de tenter d’appliquer leur programme de haine de stigmatisation de racisme et de terreur contre la population. Et c’est avec plusieurs rescapés de cette aventure criminelle que Jean-Marie Le Pen a créé le Front national en 1973. Rappelons que le Jeune Jean-Marie Le Pen, alors étudiant en droit à la toute fin des années 1940, militait contre l’épuration qui consistait à éliminer des administrations ceux qui avaient trop collaboré avec l’ennemi.

2°/ la signature des accords d’Evian

Autre marque du Gaullisme, la décolonisation et notamment la décision de signer la paix avec les combattants algériens et de permettre l’indépendance de ce pays. L’extrême-droite, soutenant les colons les plus obtus, a toujours lutté contre toute avancée du statut de ce qu’on appelait à l’époque « les indigènes », refusant les réformes proposés par Ferhat Abbas, préconisant l’égalité républicaine entre tous les citoyens de l’Algérie. Cette inflexibilité a provoqué la révolte algérienne, débutant par la toussaint rouge, le 1er novembre 1954, s’achevant par la signature des accords d’Evian le 18 mars 1962 et le cessez-le-feu le 19 mars 1962. Pour tenter de bloquer ce processus, l’extrême droite crée l’Organisation de l’armée secrète (OAS) et se lance alors dans le terrorisme. Et c’est le putsch des généraux, le 21 avril 1961, ce que de Gaulle appelle « Un quarteron de généraux à la retraite », qui échoue lamentablement. Puis, ce sont des bombes et des crimes qui se multiplient, notamment la tentative presque réussie d’assassinat du général de Gaulle, le 21 août 1962. Le lieutenant-colonel Bastien Thiry, figure mythique de l’extrême-droite et du FN, jusqu’à aujourd’hui, organisateur de cet attentat, est arrêté, jugé, condamné à mort et exécuté le 11 mars 1963. De Gaulle ayant refusé sa grâce. Les anciens de l’Oas étaient nombreux à la fondation du FN, qui n’a jamais condamné cette organisation terroriste et qui continue à rendre hommage aux criminels les plus emblématiques. Récemment encore, à Béziers, le maire FN de la ville a fait débaptiser la rue du « 19 mars 1962 », pour lui donner le nom d’un activiste de l’OAS, condamné et emprisonné dans les années où de Gaulle était au pouvoir…

Alors, comment peut-on, sans mentir, sans se payer la tête des Françaises et des Français, être vice-président du FN et se dire gaulliste ?

Zemmour, la marionnette qui éructe !

Depuis quelques temps, tout le monde parle d’Eric Zemmour. Pourtant, ce personnage n’a strictement pas plus d’importance que le beauf raciste moyen. Il est vrai que l’éditorialiste du Figaro a fait fort ! On connaît son racisme virulent et  son machisme pathologique ! Voilà qu’il publie un livre plein de tendresse pour Pétain et de compréhension pour l’antisémitisme des collabos. Et maintenant, venue d’Italie, la déclaration presque de trop, mais parfaitement cohérente avec tous ses autres propos, il évoque la déportation de 5 millions de musulmans de France ! Rappelons simplement qu’il n’est rien. Ce n’est ni un élu, ni un artiste, ni un scientifique, ni un humanitaire. Il n’a rien fait, rien peint, rien chanté, rien créé. C’est un simple petit pisse-copie employé par Serge Dassault. Sa seule consistance, c’est le pouvoir que lui donne les médias : ceux pour lesquels il travaille ou il a travaillé, France 2, le Figaro, CNews… Alors, plutôt que d’essayer de comprendre le pourquoi et le comment des borborygmes nauséabonds de cet individu, il est plus intéressant de savoir pour quelles raisons ces médias le laissent parler et même plutôt ce qui les a décidés à donner un tel écho à ces propos. Voilà des années que les médias ont entamé une véritable croisade islamophobe en France. En réalité, derrière l’islamophobie apparente, il y a la stigmatisation de certains de nos compatriotes, la chasse à l’étranger, la simple expression de la haine raciste. On a laissé se développer un parti d’extrême-droite spécialisé dans ce domaine. Mais on a encore besoin d’aller plus loin, de fragiliser des populations déjà marginalisées et on lâche Zemmour sur les micros. Si un homme envoie son pitbull pour attaquer quelqu’un, le coupable n’est pas simplement le pitbull, c’est bien l’homme qui l’a dressé et qui lui a donné l’ordre. On est exactement sur ce scénario avec l’affaire Zemmour. Qu’un raciste moyen imbécile tienne de tels propos dans un bar après avoir avalé trois ou quatre pastis n’a pas une grande répercussion et mérite tout au plus de le mettre à la porte de l’établissement. Mais si au lieu de cela, on l’embauche au Figaro, on lui donne une chronique sur CNews ou Rtl et on l’invite à participer à une émission de grande écoute sur la chaîne de grande audience du Service public, c’est qu’on a envie que ces propos soient propagés et entendus, avec tous les dégâts que cela implique. Mais qui est « on » ? Simplement, les patrons de ces médias et ils ne sont pas si nombreux ni si loin des pouvoirs en place : Vivendi, Bolloré, Pfimlin, Bouygues, Dassault et quelques autres, tous issus du monde de la finance et bien placés à droite.

« Quand le sage montre la lune, le sot regarde le doigt. »

Alors, écoutons Confucius et regardons la lune ! Ce qu’indique l’affaire Zemmour, c’est la volonté de certaines puissances financières, politiques et médiatiques de dégrader gravement « le vivre ensemble » dans notre pays en s’appuyant sur une idéologie nauséabonde. Indignons-nous et résistons ! Et d’abord, en demandant des comptes aux patrons de ces médias.

LCP et les Nouveaux chiens de garde

Serge Halimi, rédacteur en chef du Monde Diplomatique, avait écrit un livre sur le scandale démocratique représenté par les médias. Cet ouvrage, publié en 1997 et actualisé en 2005, a connu un véritable succès, puisqu’il a été vendu a plus de 250.000 exemplaires. En janvier 2012, Gilles Ballastre et Yannick Kergoat en ont fait un film du même titre. L’ouvrage, et le film par la suite, se livrent à une critique féroce et réaliste des médias. Ils sont dans les mains des puissances d’argent, les grands prêtres qui en officient les meilleurs moments sont évidemment aux ordres de ceux qui les payent : Lagardère, Bolloré, Bouygues, Hersant, Pinault et quelques autres, ils ne sont pas si nombreux à les posséder. Ce sont des puissances d’argent, homogènes politiquement et idéologiquement. Le film décortique la manière dont les médias fabriquent les quelques spécialistes qui vont se promener de plateau en plateau pour débiter leur point de vue uniforme sur tel ou tel événement et notamment sur les questions économiques.  Le livre, comme le film, font le parallèle avec l’ouvrage de Paul Nizan, « les chiens de garde », publié en 1932 et qui dénonce les philosophes bourgeois et leur prétendue objectivité : La pensée bourgeoise dit toujours au peuple : “Croyez-moi sur parole ; ce que je vous annonce est vrai. Tous les penseurs que je nourris ont travaillé pour vous. Vous n’êtes pas en état de repenser toutes leurs difficultés, de repasser par leurs chemins, mais vous pouvez croire les résultats de ces hommes désintéressés et purs. De ces hommes marqués d’un grand signe, ces hommes qui détiennent à l’écart des hommes du commun pour qui ils travaillent, les secrets de la vérité et de la justice« .

Et on pourrait parler dans les mêmes termes des journalistes des grands médias audiovisuels d’aujourd’hui.

Le livre comme le film, sont très argumentés et s’appuient sur des des éléments difficilement contestables.

Il est diffusé le dimanche 18 mai sur LCP. Après le film, quelle surprise de voir un débat organisé sans les auteurs ni les réalisateurs ni les collaborateurs du film ! Seuls sont présents sur le plateau, ces experts permanents et obligés, qui y sont critiqués : Elie Cohen, Dominique Wolton et Franz-Olivier Giesbert. Sans contrepartie, les 3 compères d’accord sur l’essentiel, oublient le film, ne répondent à aucun de ses arguments, s’en tiennent à une critique caricaturale et se livrent à une sarabande d’autojustification.

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Par exemple, le cas de Elie Cohen : il est toujours présenté sur les plateaux comme directeur de recherche au CNRS, professeur à Sciences Po et membre du CAE. Ce qui donne une impression de scientifique objectif qui vient apporter les lumières de ses connaissances. Le film montre que, en réalité, il est membre de divers conseils d’administration de sociétés et de puissances financières. Pour étayer l’exemple, les auteurs découpent ses revenus et montrent que sur les 150.000 euros de rentrées annuelles, seul le tiers correspond à son salaire de chercheur et le reste provient des sociétés qu’il vient défendre sur les plateaux. Le film parle de conflit d’intérêt. Elie Cohen se contente dans ce pseudo débat de vitupérer contre le fait qu’on dévoile ses revenus mais il ne répond évidemment pas à la question principale : quid du conflit d’intérêt ? Et ni l’animatrice ni les autres débatteurs ne soulèvent le problème.

D’une certaine manière, cette pantomime, animée par Emilie Aubry, est une parfaite illustration de ce que dénonce de film. La parole et la raison disparaissent derrière la posture et les gestes…

Décidément le système médiatique français, même sous sa forme « Service public », est bien malade ! Ce que nous montre le film et qu’illustre le débat qui l’a suivi c’est qu’au lieu d’appuyer le fonctionnement démocratique de notre société, les médias en sont souvent l’une des principales entraves !

  • NB
  • Il est possible de retrouver le film et la critique du débat par l’Acrimed sur le site de l’Acrimed (Action, critique Médias) :

http://www.acrimed.org/article4343.html

France 2 : l’info arrive, le journal ferme !

Ce soir, mardi 8 avril 2014, le journal de France 2 ouvre sur le reportage de la déclaration du nouveau Premier ministre devant l’Assemblée nationale. A la fin de l’exercice, retour en plateau.

Là, pendant une demi seconde, on voit une foule de gens avec des banderoles et des pancartes. Le courageux Pujadas affirme qu’on « ne peut pas tenir le journal dans ces conditions« , on a juste le temps d’entendre des manifestants crier, « oh non ! », et l’image est coupée ! L’info toute chaude, jetée à la poubelle. Et, ensuite 10 minutes de séquences collées sans queue ni tête avec un panneau qui revient régulièrement au milieu de l’écran : « France 2, c’est bien ! ». Au bout d’un long moment, un bandeau annonce sobrement : « pour des raisons indépendantes de notre volonté, nous ne pouvons pas vous proposer votre journal de 20h« . Et hop, c’est fini. Circulez, y a rien à voir !

Les intermittents ont pénétré sur le plateau pendant la diffusion du sujet et se sont mis autour de la table, derrière David Pujadas, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : « Spectateurs solidaires », « Pas de culture sans droits sociaux », « PS, MEDEF, CFDT, FO, Fossoyeurs de la culture ».

Les envahisseurs se définissent comme des « chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires avec ou sans papiers« . Ils sont là parce qu’ils s’opposent à un nouvel accord signé en mars dernier sur « les règles relatives à l’assurance chômage« .

Pujadas et ses patrons ont fermé le journal sans laisser parler celles et ceux qui ont pris la peine de manifester, et surtout sans même donner l’information qui aurait permis aux téléspectatrices et téléspectateurs de comprendre les raisons de la colère.

Quand l’info fait fuir le « journaliste », le média perd sa raison d’être. A moins que sa raison cachée, soit justement d’éviter de divulguer les informations qui gênent !

En effet, France 2 c’est bien, c’est sûr, c’est censure !

 

 

Des méthodes journalistiques bien particulières !

Le Parisien s’est procuré les agendas de Nicolas Sarkozy, saisis par la justice. Ce qui n’est déjà pas très légal. Ils les publient dans leur édition de ce jour pour dénoncer les relations entre Sarkozy  et Alexandre Djouhri, qualifié de « sulfureux »… Sulfureux, l’odeur du soufre, l’enfer quoi, donc le diable.

A la lecture de l’article, on se demande où est le diable, pourquoi un tel qualificatif concernant cet homme d’affaire. Il n’y a rien excepté le fait que, agenda à l’appui, Sarkozy l’a rencontré 11 fois entre avril 2007 et février 2010. L’article évoque le fait que cet ami de longue de date de Dominique de Villepin, connaît beaucoup de gens à des niveaux importants de responsabilité en France, en Arabie Saoudite, au Qatar, au Brunei, en Russie. Rien de très étonnant, surtout dans l’environnement sarkozien. En lisant en détail, on comprend ce que veut évoquer le journaliste : ce self-made-man Djouriest issu d’une cité populaire de Sarcelle, son véritable prénom est Ahmed. Né dans une famille ouvrière de dix enfants, il est d’origine algérienne. Euréka, on a trouvé le diable : il est d’origine algérienne ! A part ça, il n’est l’objet d’aucune mise en examen, il n’a jamais été condamné. C’est un article pour rien, juste pour mettre algérien à côté du soufre et du diable. Bref un petit racisme bigrement laïque !

Le viol, « un rapport amoureux », selon Stéphane Ravier, dirigeant FN de Marseille

Invité, le 28 septembre 2013, dans l’émission animée par Thierry Ardisson, « Salut les terriens », alors que la question portait sur la légalisation du Cannabis, Stéphane Ravier, chef de file du Front national à Marseille, s’est lancé dans une diatribe sur le viol, qu’il a présenté comme « un rapport amoureux dans lequel au moins une des deux parties est d’accord et la deuxième pourrait faire un effort« . Par la suite, il a expliqué que c’était de la plaisanterie, mais quand on l’écoute, on voit bien qu’il a livré là le fond (nauséabond) de sa « pensée » :

https://www.programme-tv.net/videos/swip/salut-les-terriens-le-derapage-d-un-elu-fn_18873