Nous avons dans notre région un problème considérable avec l’extrême-droite. Les élections précédentes l’ont prouvé. Nous devons répondre à cette question : comment éviter de n’avoir pour seul choix, au deuxième tour, que de voter Muselier pour barrer la route au Rassemblement national ?
Faire de la politique, c’est faire des différences. Le RN n’est pas la droite et encore moins la gauche et c’est le pire de nos adversaires.
Créé par des anciens nazis et des collabos, associés aux terroristes de l’OAS, le RN est le parti du crime et de la haine. Les « plus de 70 ans » se souviennent de la « ratonnade oubliée », dans la région marseillaise, au cours de laquelle des groupes de nervis ont assassiné des dizaines d’immigrés maghrébins dans les années 70 visant des personnes dans les rues, posant une bombe au Consulat d’Algérie et ces crimes ont perduré, de manière quasiment impunie, jusqu’au milieu des années 90 avec l’assassinat d’Ibrahim Ali.
Aujourd’hui, les Le Pen, Mariani, Jordana et consorts, continuent à souffler sur les mêmes braises. Du « grand remplacement » à l’hystérique islamophobie, sans éviter quelques détours antisémites, ils organisent les divisions, les stigmatisations et finalement l’affrontement entre nos différents concitoyens.
Lorsque Ravier déclare que les enfants d’immigrés ne sont que des français de papier, il prépare l’opinion, pour peu que ce parti en ait les moyens, à une déchéance massive de la nationalité. Ne croyez pas qu’ils n’oseront jamais, c’est ce qu’on pensait en France pendant la montée du nazisme mais dès que l’extrême-droite est arrivée aux affaires, en 1940, dans le sillage de la défaite, ils ont organisé eux-mêmes le fichage des Juifs, leur arrestation et leur envoi dans les camps de concentration.
Leur haine est intolérable, elle est imbécile mais il ne faut surtout pas sous-estimer leur capacité de nuire. L’exemple, tout récent, de Bolsonaro ou de Trump devrait finir de nous convaincre que les fascistes n’ont pas changé. De plus, ils ont ajouté à leur arsenal idéologique le climato-négationnisme et le mépris de l’écologie : on peut constater les dégâts au Brésil ou aux Etats-Unis. On sait que la pandémie qui nous frappe actuellement n’est pas étrangère à la crise écologique, l’extrême-droite là où elle était au pouvoir, a tenté d’en ignorer les racines et d’en refuser les mesures.
Il ne faut pas attendre les présidentielles ou d’autres échéances pour faire face au danger que représente les fascistes. C’est ici et maintenant, dès les prochaines élections régionales et départementales que nous devons tout mettre en œuvre pour les battre. Le combat pour le rassemblement des forces écologiques et de gauche, par sa pédagogie, ses compromis, provoquera l’incontournable dynamique qui nous permettra de gagner. Mais divisés, aucun des partis de gauche et écologistes ne sera même assuré de passer le premier tour.
Si la seule victoire des écologistes, au bout de ce chemin, était d’avoir fait mieux que ceux qui auraient pu être leurs partenaires et avec lesquels ils partageraient alors la défaite, ce serait une bien pitoyable consolation.
Selon « Le Monde », Thierry Mariani, futur candidat du Rassemblement national en PACA, pour les régionales de juin 2021, espère que la gauche n’arrivera pas à s’unir et, sûr de son fait, il compte sur les 30% que lui prête les sondages et l’énorme abstention provoquée par la division pour l’emporter !
Il faut le faire mentir.

Les écologistes, parce qu’ils portent la lutte nécessaire pour une planète habitable, parce qu’ils ont une vision universelle et non nationaliste, parce qu’ils sont résolument attachés à l’intérêt commun, doivent être les porteurs inlassables du rassemblement.
Ce serait une erreur impardonnable si, au bout des gesticulations actuelles, ils décidaient de partir seuls en agitant un fantomatique « pole écologiste ». Ici, dans le grand sud, nous avons besoin d’un rassemblement divers, pluriel, coloré et bienveillant. Si les écologistes et la gauche qui s’écologise arrivent à s’unir, ils allumeront l’espoir et ouvriront le chemin de la victoire. Bien sûr, il faudra « veiller au grain », mais dans toute la gauche, on est suffisamment conscients du danger pour faire les compromis nécessaires afin de parvenir à cet objectif important pour nos populations, pour l’environnement et pour notre région.
Marseille le 10 février 2021
Jacques Soncin