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R A S S E M B L E M E N T, pour un projet écologique et social

La victoire remportée par Benoît Hamon, lors du premier tour des primaires de la « Belle alliance populaire », est porteuse d’espoir. Les diverses télés ont invité le soir du vote les intervenants aussi inévitables qu’habituels pour tenter d’enlever toute dimension à ce résultat. En réalité, on sait qu’il existe dans notre pays une véritable force de l’opinion écologiste. En 2008, Europe Ecologie les Verts s’était imposé lors des élections européennes, atteignant des scores considérables, passant même devant la droite ou le PS. Depuis, hélas, à cause du jeu politicien des dirigeant(e)s et élu(e)s, l’impression donnée à nos concitoyens que tous les compromis étaient possibles pour obtenir ou conserver une place et l’attitude publique de plus en plus illisible des Placé, Duflot, Baupin, Pompili, De Rugy, Cosse et quelques autres ont totalement discrédité le parti écologiste dans l’opinion. Pourtant, il y avait la place, il y avait l’urgence, pour développer un parti qui concilie les impératifs de l’environnement, les nécessités du social et les obligations découlant de notre société métissée et multiculturelle. L’oubli de ces éléments a été fatal à ce mouvement, à tel point que Yannick, Jadot aujourd’hui, n’est même pas sûr d’être en mesure de se présenter.

L’affermissement du régime de Poutine, la victoire de Trump aux Etats-Unis, les pesanteurs en France de ces deux pôles, les dangers sur les pays du Levant, la rupture que cela implique avec les résultats des diverses COP et politiques de l’environnement viennent jeter une ombre particulièrement inquiétante sur l’avenir de notre planète.

La victoire de Hamon nous montre bien que ce n’est pas l’écologie qui est discréditée. Les gens ont voté pour un candidat qui proposait de réconcilier le social et l’environnement et qui, pour ce faire, énonçait les mesures adéquates.

Peut-on faire confiance en Hamon ? Je n’en sais rien.

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Je pense seulement que le pire n’est jamais sûr. Il ne tient qu’à nous de relever le gant. Nous savons tous que le principal n’est pas la place d’un quelconque dirigeant. Aujourd’hui, l’enjeu, le vrai enjeu, c’est le rassemblement de toutes celles et ceux qui veulent une alternative à la politique de Hollande, qui refusent la casse terrifiante programmée par Fillon et qui veulent surtout éviter la nouvelle aventure proposée par l’extrême droite, qui, dans le passé, n’a su que multiplier les désastres, livrer la France aux pires criminels et développer les idées les plus nuisibles.

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Alors oui, le résultat de ce premier tour de la primaire est une bonne nouvelle s’il a pour conséquence de réunir toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans ces valeurs et ce projet.

Il faut amplifier la victoire dès dimanche prochain pour donner le maximum de force à ce projet, et faire en sorte que Benoît Hamon devienne effectivement le candidat choisi par la primaire.

Dans un tel contexte, le rôle de Yannick Jadot, candidat élu d’Europe Ecologie, sera alors de prendre à bras le corps la bataille du rassemblement, plutôt que de courir après des signatures qui, s’il les trouvait, ne feraient qu’ajouter une division de plus sur le front de la défaite.

Mais si jamais c’est le tout à l’égo qui l’emporte, et que trois quatre ou plus candidats de gauche entrent dans la compétition aux présidentielles, on aura inévitablement la prolifération de l’abstention et, finalement, la victoire du pire.

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Ne touchez pas au code de la nationalité !

Le 13 janvier 2015, les crimes ignobles commis à Paris par des commandos se revendiquant de l’organisation terroriste DAECH ont provoqué une immense émotion dans notre pays et bien au-delà en Europe et dans le monde.

Les coupables ont été traqués par la police française et en une semaine l’essentiel de ceux qui y avaient participé directement ont été tués ou arrêtés.

Le gouvernement et les principaux partis politiques de droite et de gauche se sont livrés à une surenchère de déclarations et d’analyses disproportionnées avec les évènements.

On a parlé d’état de guerre et on a décrété l’état d’urgence pour trois mois à la quasi-unanimité du Parlement puis du Sénat.

Les médias ont provoqué une véritable psychose en faisant de ces attentats l’unique sujet de leurs diverses émissions et repassant en boucle les scènes les plus évocatrices de ces crimes.

C’est dans ce contexte, que le Président de la République, François Hollande, a évoqué une mesure gravissime. Il propose de revoir le code de la nationalité pour rendre possible la déchéance de la nationalité pour des individus nés en France, de nationalité française, qui auraient une double nationalité et qui se seraient rendus coupables d’actes de terrorisme.

Evidemment, dans les esprits de ceux qui proposent un tel texte, cette mesure frapperait uniquement ceux qui auraient commis des crimes ou délits dans le cadre d’une action terroriste. Donc des individus qui seraient soit en fuite soit en prison. On imagine donc aisément que pour eux la question de la nationalité ne serait pas leur problème principal et donc que cette mesure n’aurait aucun impact ni préventif ni punitif sur eux.

A qui s’adresse donc cette déchéance ? Elle vise tout simplement une population déjà inquiète, qu’il faudrait rassurer, et en faveur de laquelle il conviendrait de prendre des décisions qui lui permettent de se sentir totalement acceptée dans la société française. Au lieu de cela, qu’on le veuille ou non, la seule conséquence d’une loi rendant possible la déchéance de la nationalité pour les seuls binationaux serait de montrer à l’ensemble de la population de ce pays qu’il y a deux catégories de Français. Et par conséquent de renforcer ce que Manuel Valls lui-même désignait comme de l’apartheid.

En créant une nouvelle différence institutionnelle on aggravera ce phénomène. Comme on le sait bien, le but des terroristes, c’est justement de détériorer notre tissu social. Et une telle décision serait une belle victoire pour eux et faciliterait incontestablement leur propagande !

Cette modification du code de la nationalité est réclamée depuis toujours pas l’extrême droite qui, dans son projet fondé sur la haine et la division des Français, a toujours cherché à exclure de la communauté nationale les sujets de leur détestation : les Juifs, les Arabes, les Roms et autres…

Quand l’extrême-droite est arrivée au pouvoir en juin 1940, dans le sillage de l’occupation nazie, ce fut l’une de ses premières obsessions : dès le 22 juillet 1940, Pétain promulgue la loi sur la dénaturalisation, ensuite c’est la mise en place du statut des Juifs et la déchéance de leur nationalité, permettant notamment leur déportation en Allemagne.

Charles de Gaulle lui-même a été déchu de la nationalité française à dater du 2 août 1940.

Faut-il vraiment entrer dans ce domaine habituellement familier aux fascistes ?

Voici un exemple de tract des fascistes, juste avant l’invasion des troupes nazies en France, qui montre toujours la même logorrhée :

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Dans les moments difficiles, un gouvernement digne de ce nom a pour mission d’unir la population pour faire face à ce qui la menace. Comment ne pas comprendre que décider qu’une partie des français est moins française que les autres augmenterait inévitablement les antagonismes et les fractures sociales ?

Ce n’est pas Les Républicains (ex-UMP) et le Front national qu’il faut unir, c’est notre population qu’il faut rassembler ! Pour cela on doit lui envoyer des messages positifs.

La déchéance de la nationalité serait dans ces conditions la pire des décisions possibles. Elle ouvrirait un véritable boulevard au Front national de Marine Le Pen. Surtout que, demain, il n’est pas exclu que d’autres forces politiques s’emparent du pouvoir et cette modification constitutionnelle leur permettrait de prendre des mesures bien plus désastreuses.

Non, non et non, il ne faut pas toucher au code de la nationalité.

Où est la République exemplaire ?

Le parti socialiste s’apprête à nommer Jean-Christophe Cambadélis au poste de Premier secrétaire, en remplacement de Harlem Désir. Or ce Monsieur, proche de Dominique Strauss-Kahn, qui attestait de la parfaite honnêteté du personnage, alors que tout Paris bruissait de ses écarts de conduite, a déjà eu affaire à la justice à plusieurs reprises :

Il a été condamné en janvier 2012 à cinq mois de prison avec sursis et 15.000 euros d’amende,  pour avoir bénéficié d’un emploi fictif.

En 2006, il subit à nouveau les foudres de la Justice avec une condamnation à six mois de prison avec sursis et 20.000 euros d’amende, ayant été reconnu coupable de recel d’abus de confiance.

On espérait, avec le retour de la gauche, rompre avec ses élus multirécidivistes et nommés aux postes les plus importants. On avait entendu les trémolos de Hollande sur la République exemplaire. Voilà donc une déception de plus.

Notons enfin que ANTICOR a mis en garde le PS contre la nomination de Monsieur Cambadélis à ce poste…