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5 bonnes raisons de tout faire pour que l’extrême droite n’accède pas à la présidence de la République

1 – Le Rassemblement national, un parti qui tire ses racines dans les crimes du 20ème siècle

Ce parti est le dernier avatar d’un courant politique qui, sous une forme ou sous une autre, sévit dans notre pays depuis plus de deux siècles et qui n’a provoqué que ruines, crimes et désastres. Depuis quelques années, les dirigeants du Rassemblement national font systématiquement référence au Général de Gaulle pour tenter de justifier leurs insanités. En 2017, j’avais d’ailleurs écrit une mise au point concernant Florian Philippot, alors Vice-Président du FN (https://jacquessoncin.wordpress.com/2015/04/06/philippot-gaulliste-menteur-ou-cretin/). Rappelons qu’en 1940 l’extrême droite, derrière Philippe Pétain, a condamné à mort par contumace et déchu de sa nationalité, le général de Gaulle. Elle a soutenu la politique de trahison nationale et d’alignement sur le régime nazi. Avec sa presse et ses milices elle a poursuivi les résistants et prêté main forte à la Gestapo. A la fin de la guerre d’Algérie, elle a tenté de le tuer à plusieurs reprises sous la houlette de l’OAS. Le lieutenant-colonel Bastien Thiry, organisateur de l’un de ces attentats qui a échoué in extremis, a été jugé, condamné à mort et exécuté par la justice de l’époque. Charles de Gaulle n’est plus là pour leur répondre. Cette référence est donc mensongère, ignoble et indécente.

Le Front national a été créé le 27 octobre 1972. C’est un ancien Waffen SS (Pierre Bousquet) qui en a déposé les statuts à Paris. Cette organisation a immédiatement rassemblé plusieurs mouvements avec les anciens collabos, les terroristes de l’OAS et les nervis de l’extrême droite derrière un tortionnaire durant la guerre d’Algérie, Jean-Marie Le Pen. Cette mouvance extrémiste est complice ou auteur des crimes commis sous sa responsabilité : crimes de la collaboration, crimes de l’OAS, crimes racistes, notamment au cours de la « ratonade oubliée » des années 70. Ces meurtres et agressions ont continué jusqu’au milieu des années 1990 : on se souvient, à Marseille, du meurtre d’Ibrahim Ali tué par des colleurs d’affiches du Front national le 21 février 1995 et, à Paris, de l’assassinat de Brahim Bouarram, jeté dans la Seine par des manifestants du Front national à l’occasion de leur manifestation « Jeanne d’Arc » du 1er mai 1995.

Marine Le Pen n’a pas rompu avec les racines de son mouvement puisque le nouveau nom et le logo qu’elle a choisis pour son parti sont tirés directement d’une organisation collaborationniste, le Rassemblement national de Marcel Déat. Derrière son histoire nauséabonde, ce parti porte toutes les haines, toutes les stigmatisations et donc tous les méfaits qui les accompagnent : négrophobie, islamophobie, antisémitisme, misogynie, homophobie et LGBTphobie. Il traite par le mépris et la haine toutes les différences et accroit les inégalités par le rejet, l’humiliation et l’élimination. Même si Marine le Pen tente d’adoucir son image avec le soutien de médias qui appuient sa stratégie en inventant ce terme grotesque de « dédiabolisation », elle et son parti restent des extrémistes de droite avec tout ce que cela comporte de nationalisme exacerbé, de violence contre toutes les différences et d’intolérance. Ils sont par nature un terrible danger pour la société, surtout s’ils accèdent au pouvoir.

2 – Faire main basse sur les institutions de notre pays

Si elle devient présidente de la république, Madame Le Pen tentera et aura sans doute les moyens de transformer nos institutions en changeant la Constitution afin d’en effacer les aspects universalistes et humanistes qui y sont inscrits, c’est d’ailleurs l’un des thèmes de sa campagne. Elle a déjà annoncé qu’elle supprimerait le droit du sol et qu’elle y affirmerait la « préférence nationale » pour tous les droits. Elle nommera à la tête des institutions des hommes, et des femmes de son parti, de son idéologie, qui vont exacerber les marginalisations, les rancœurs et les haines qui triturent la société. La conséquence en sera des oppositions de plus en plus fortes et, rapidement, la remise en cause généralisée de la paix civile dans notre pays. Contrairement à ses assertions d’aujourd’hui, face aux crises, face aux difficultés internationales, en prétendant s’en prendre à ses seuls boucs émissaires, elle portera atteinte à toutes celles et ceux qui ont une situation fragile et, finalement, elle dégradera les conditions de vie de l’ensemble de la population. Une fois aux manettes des institutions, ces extrémistes, ces fascistes, appliqueront leurs préjugés ignobles et ne voudront plus jamais céder leur place. Dans ces conditions, on ne peut pas exclure que les chasser impliquerait une guerre civile.

3 – Des reculs sociétaux et sociaux dramatiques

Si l’on suit l’idéologie et les haines des principaux idéologues de l’extrême droite, nous aurons des mesures insupportables découlant des stigmatisations dans tous les domaines. Au niveau de l’éducation nationale, l’intrusion de cette idéologie dans le domaine pédagogique, la révision de l’Histoire et de diverses matières à l’aune des élucubrations obscurantistes, religieuses ou pas, vont abaisser le niveau culturel et éducationnel des enfants de notre pays. A cela s’ajoutera le retentissement du traitement des enfants en fonction de leur origine, de leur couleur ou de leur religion, ce qui impactera non seulement les victimes directes mais aussi tous les autres enfants. Dans le domaine de la santé, le refus de soigner une partie de la population aggravera les risques épidémiologiques pour toutes et tous. Dans le domaine des droits des femmes, il y aura une volonté forte de revenir sur le droit à l’avortement, sur l’égalité salariale, sur la volonté de faciliter l’accès à l’emploi, même si Marine Le Pen s’en défend aujourd’hui. Il faut garder en tête que c’est son parti qui va prendre les manettes du pays, si elle est élue ! Le mariage pour tous, lui aussi, sera menacé, puisque l’extrême droite, avec l’appui des intégristes religieux qui lui sont liés, a toujours dit qu’elle reviendrait sur cette loi et ce droit. Elle a annoncé qu’elle remettrait en cause les aides traditionnelles et l’accès aux logements pour les « étrangers ». En s’attaquant aux droits sociaux d’une partie de notre population, elle jettera dans la misère non seulement ses victimes mais aussi tout un pan de la société.  

4 – Une internationale brune et le climatoscepticisme face aux dangers qui menacent la planète.

Sur le plan international, elle tissera des liens avec toutes les extrêmes droites, qui sont déjà ses amies en Europe et dans le monde, de Poutine à Orban en passant par Bolsonaro et l’extrême-droite américaine à laquelle elle est déjà liée par le Klu Kux Klan. La France en sera discréditée, perdra de son audience et de son rayonnement et sa voix ne sera plus beaucoup écoutée. Ses discours racistes et discriminatoires auront un impact particulier sur la zone francophone, la jeunesse de ces pays ne voudra plus venir étudier en France. Quand on prend en compte les bouleversements annoncés par le Giec, la possibilité d’autres pandémies, la relance de guerres diverses, le discours nationaliste et égocentré qui serait alors celui de la France va dégrader, voire déchirer, l’image de notre pays dans le monde. A propos de l’Union Européenne, la tentative de remettre en cause un certain nombre de structures et la dynamique délétère qui s’en suivra risque de pousser la France hors de L’UE comme le souhaite d’ailleurs, dès aujourd’hui, mais à voix basse, un certain nombre de dirigeants de ce parti. Enfin, le climato scepticisme en vigueur dans la plupart des pays dirigés par l’extrême droite entraînera des conséquences graves et destructrices sur la politique de la France dans ce domaine. Le Brésil de Bolsonaro ou les USA du temps de Trump ont bien montré le danger que représentent ces gens-là dans ce domaine aussi. Déjà, Marine Le Pen se prépare, comme première mesure, à démanteler toutes les éoliennes du pays…

5 – L’égoïsme national

Marine Le Pen a déclaré, « La différence entre moi et les autres c’est que je suis nationaliste et qu’ils sont mondialistes ».

La plupart des événements auxquels notre pays est confronté ne peuvent être traités qu’au niveau mondial : le réchauffement climatique dont le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui est un organisme international créé par l’ONU, vient de publier un rapport nous informant que nous n’avons que quelques années avant les catastrophes ; les pollutions, les guerres, les grandes inégalités mondiales, les reculs de la biodiversité, les pandémies, la maîtrise de la démographie mondiale, tous ces sujets nécessitent un traitement planétaire. Face à ces dangers, nous sommes des citoyens de la Terre, c’est par l’universalisme qu’on pourra les traiter, le nationalisme et surtout l’égoïsme national ne peuvent que les aggraver. Il faut une éthique, des droits, des lois et des règles universelles.

Le nationalisme exacerbé et les changements de la constitution dans le sens du rabougrissement de notre pays prônés par Madame Le Pen sont donc l’exact inverse de ce qu’il faut faire.

Conclusion

Que serait notre pays dans 5 ans avec des fascistes présents à toutes les manettes de nos institutions, une population divisée, haineuse les uns et les unes contre les autres, un pays appauvri, une France considérablement affaiblie dans l’arène mondiale ?

Dimanche 24 avril, au moment du vote, nous aurons en mémoire ces dizaines au moins de personnes assassinées par l’extrême droites dans les années 70, celles et ceux qui sont morts ou mutilés lors de l’attentat contre le consulat d’Algérie en décembre 1973 puis tous les crimes commis jusqu’à la fin des années 1990 et dont la plupart de leurs assassins n’ont été ni arrêtés, ni condamnés, ni inquiétés.

Voter Le Pen ou s’abstenir, c’est oublier les réfugiés, les immigrés, ceux et celles issus de l’immigration, les musulmans, les gens d’origine africaine, les femmes, les LGBT, l’environnement, la coopération des peuples, les solidarités et, finalement, notre propre pays en le livrant à un courant politique qui nous a déjà fait tant de mal…

Est-ce bien raisonnable ?

Jacques Soncin

Dieudonné / Le Pen : Pourquoi l’un et pas l’autre ?

Dieudonné est un « humoriste » qui a fait de l’antisémitisme son fonds de commerce. Avec Alain Soral, son compère en ignominie, il multiplie les provocations nauséabondes. Son adhésion à l’extrême-droite est connue depuis longtemps ainsi que sa proximité avec Jean-Marie Le Pen. Après la terrible tuerie du mercredi 7 janvier dans les locaux de Charlie Hebdo puis celle de l’Hyper Cacher, vendredi 9, au moment où le slogan « Je suis Charlie », expression du haut-le-cœur généralisé contre cette horreur, se répandait à travers tout le pays, Dieudonné déclarait qu’il était Charlie Coulibaly, du nom du terroriste qui a sévi et tué à l’Hyper Cacher de Saint-Mandé.dieudoSoral

Le procureur de la République a immédiatement ouvert une information et ce mercredi 14 janvier, il est interpellé et mis en garde à vue pour apologie du terrorisme.

Dans le même temps, Jean-Marie Le Pen, président « d’honneur » (sic) et fondateur du Front national, interpellé pour des propos sur son site par le Huffington Post répond : « Est-ce que je dois m’habiller en noir? Je déplore la disparition de douze Français. Mais je ne suis pas Charlie du tout, je suis Charlie Martel, si vous voyez ce que je veux dire ! »

Tous ceux qui s’intéressent à l’histoire du racisme et du terrorisme dans notre pays savent très bien ce que le vieux leader fasciste veut dire.

Certes, Charles Martel, c’est ce chef politique et militaire qui, dans la formulation de l’histoire de France racontée aux petits français, arrêta « les Arabes à Poitiers » en octobre 732 (il y a 1300 ans !). Mais ce n’est pas de lui dont parle l’ancien proche de l’OAS. « Groupe Charles Martel », c’est le nom pris par les terroristes de l’extrême droite pour commettre leurs crimes. Et particulièrement, c’est ainsi que signa celui (vraisemblablement lié à l’OAS) qui a fait sauter le Consulat d’Algérie à Marseille, le 14 décembre 1973, faisant quatre morts et 20 blessés dont plusieurs mutilés…

Mais pas seulement, il y a eu plus de 20 attentats, plus ou moins graves commis sous ce nom : des mosquées, des bars fréquentés par les immigrés, des foyers Sonacotra pour travailleurs étrangers, des agences d’Air Algérie…

A Marseille, dans la nuit du 11 au 12 juin 1981, une bombe explose dans la cité d’urgence du Baou, construite en 1966. Vingt-neuf familles sont sinistrées. La même nuit, un autre engin est désamorcé devant la cité Bassens, dans le XVe arrondissement. Le 14 mars 1983, deux hommes en moto jettent une bombe à La Cayolle à 16 heures : deux gamins sont sérieusement blessés. L’attentat est revendiqué par le groupe Charles Martel.

Enfin, citons aussi l’affaire Jean de Broglie qui n’a jamais été complètement éclaircie : Le 24 décembre 1976, le député de l’Eure a été abattu de trois balles dans la tête au bas d’un immeuble du 17ème  arrondissement de Paris. Jean de Boglie avait été l’un des négociateurs des accords d’Evian qui ont précédé l’indépendance de l’Algérie. Le crime a été immédiatement revendiqué par le groupe Charles Martel, qui a expliqué avoir « liquidé le prince de Broglie en tant que responsable de l’invasion de la France par les hordes africaines ».LePen

Raciste et antisémite, Jean-Marie Le Pen a commencé sa carrière politique en militant pour l’amnistie des collabos, il a continué en allant torturer en Algérie. Proche de l’OAS, il a fondé le Front national avec des rescapés de la collaboration et d’anciens de l’OAS. Il sait donc parfaitement ce qu’il dit quand il fait référence à Charles Martel. C’est donc incontestablement une apologie du terrorisme. Pire même on peut penser, compte tenu de sa possible implication dans l’action de ces groupes, qu’il s’agit d’une véritable menace contre les populations issues de l’immigration.

Liberté, égalité, fraternité !

C’est la devise de la France. Samedi et dimanche nous avons manifesté au nom de la liberté et de la fraternité. Aujourd’hui, le gouvernement, la justice, l’opinion publique doivent montrer que notre pays est attaché à l’Egalité. Qu’aucune population n’est oubliée dans la protection que lui doivent les pouvoirs publics. Dieudonné et Le Pen ont commis le même crime : apologie du terrorisme. Si la justice ne réagit pas contre Le Pen, le message qui sera envoyé, extrêmement grave et en contradiction avec ce que notre peuple a voulu exprimer lors des manifestations de samedi et de dimanche, c’est que la réaction, la célérité et la sévérité de la justice dépendent de la nature de la victime.

Et là, les terroristes de tous poils auront gagné !

Le Front national : Une honte pour la France !

Les fascistes se lâchent ! Où est-elle la dédiabolisation dont les « grands » médias nous abreuvent depuis des lustres ? Bien loin de rentrer dans le rang après les bons résultats passés et surtout ceux à venir, promis par les sondages, ils montrent leurs dents, sales et venimeuses.

Dans le cadre de la campagne européenne, Jean-Marie Le Pen, l’increvable président d’ « honneur » (sic) du Front national, discutant avec ses comparses avant un meeting à Marseille, et devant les journalistes, parlant de la surpopulation, et ciblant son discours sur l’Afrique, s’est permis de déclarer « Monseigneur Ebola peut régler ça en trois mois… ». L’ignoble leader du FN se réjouissant d’avance d’une terrible et meurtrière pandémie, imaginez ce qu’en pensent les Africains qui regardent notre pays ! Et puis, quelle ânerie ! Une pandémie naissant en Afrique, arrivée au niveau continental se répandrait au niveau mondial à la vitesse de propagation du virus. Une telle remarque, à la fois bête et méchante, n’a qu’un seul but : afficher la volonté criminelle de ce parti vis-à-vis de l’Afrique. C’est inadmissible. Et qu’on ne vienne pas nous raconter qu’il y a bien sûr Le Pen, vieil extrémiste, mais il y a sa fille, Marine, beaucoup plus raisonnable ! Le discours qu’elle a tenu juste après cette saillie de son père était tout à fait dans la même ligne, concernant l’immigration.

Quant aux candidats « Bleu Marine », soit disant symboles d’ouverture, on voit très bien qu’ils suivent la même direction. Rober Ménard (avec Thierry Rolando) vient de sortir un livre à la gloire de la colonisation et des terroristes de l’OAS, justifiant tous les crimes, sans aucun état d’âme. Que ce sinistre individu, ait fait sa carrière dans une Ong de défense des droits de l’homme, Reporter sans frontières, n’enlèvent rien à la virulence haineuse de ses propos.

AF Ménard Facho

Dimanche 25 mai, ce sont les élections européennes : par-delà toutes les polémiques, il faut tout faire pour que le score de la haine soit le plus réduit possible. Là encore, la responsabilité des médias nationaux, notamment des télévisions publiques et commerciales, est écrasante. N’est-il pas scandaleux d’appeler systématiquement cette formation fasciste « populiste » et quand un politique va très loin il parle des extrémistes, mettant dans le même sac des formations politiques qui n’ont rien à voir les unes avec les autres ? Même le terme « extrême droite » est de plus en plus rarement accolé au Fhaine ou à Madame le Pen, au profit de « populiste ». Et tout ce petit travail de normalisation mené déjà depuis longtemps n’est pas innocent pour l’image du Front national dans l’opinion.

Nous sommes dans une situation difficile et l’avenir est incertain. La montée du Front national est un véritable risque pour notre pays. Il faut y mettre un terme !