Lettre apocryphe d’Emmanuel Macron aux candidats de gauche : Mélenchon, jadot, Hidalgo, Roussel, Poutou, Arthaud

Lettre apocryphe d’Emmanuel Macron aux candidats de gauche : Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Roussel, Poutou, Arthaud

Chers ex-candidats,

De tout mon cœur, je vous remercie d’avoir vaillamment permis ma réélection. Ce n’était pas gagné !

Après l’abandon prévisible de Hollande, en 2017, à la suite de ses bévues, certaines qualifiées par vos proches d’impardonnables et d’autres d’ignobles, j’ai pu me faire élire, avec ma nouvelle équipe, en faisant croire que nous étions à la fois de droite, de gauche et écologistes. Nous réalisions ainsi la grande illusion de l’unité transcendant les partis, en excluant, bien sûr les extrêmes, euphémisme bien utile, pour laisser penser que les deux se valent. L’extrême droite permet de donner à nos lois et nos mesures une couleur plus modérée et, en période électorale, elle est indispensable pour convaincre des électrices et des électeurs d’éviter le pire ! Quant à l’extrême gauche, il s’agit de la disqualifier par cet amalgame et, si on rajoute islamo-gauchiste, on fait coup double dans la propagande.

Après avoir tué, éborgné, blessé, matraqué celles et ceux qui manifestaient avec les gilets jaunes, je me suis dit qu’ils ne me pardonneraient jamais. Après toutes les erreurs durant la pandémie de Covid et les cadeaux aux grands labos, j’ai redouté d’avoir perdu ma crédibilité. Le petit jeu de mon gouvernement avec la laïcité, les attaques de mon ministre contre les institutions qui peu ou prou avaient des liens avec l’Islam et, surtout, ma loi contre le séparatisme avaient de quoi dégoûter les vrais défenseurs de la laïcité et une communauté riche de plusieurs millions d’électrices et d’électeurs. Enfin, mon incapacité à tenir les promesses que j’avais faites pour lutter contre le réchauffement climatique, la condamnation de mon gouvernement dans ce domaine par la justice et les récentes alertes du GIEC indiquant que nous étions au bord du gouffre ont semblé m’enlever tout espoir de convaincre les Françaises et les Français. Si on ajoute qu’à la fin de mon mandat les riches sont beaucoup plus riches et les pauvres beaucoup plus pauvres, le solde social ne joue vraiment pas en ma faveur.

En pleine campagne électorale, l’invasion de l’Ukraine par la Russie, mon agitation impuissante, ma chorégraphie lamentable entre Volodymyr et Vladimir m’ont fait craindre une grande lassitude dans le pays.

J’étais résigné, presque persuadé de perdre devant une coalition de toute l’opposition écologique et de gauche prête à mettre en œuvre une alternative minimale pour sortir le pays de l’état inconcevable dans lequel l’a plongé ma politique.

La division du camp de la haine m’a inquiété parce qu’elle permettait à une telle coalition d’accéder au deuxième tour et de rendre possible sa victoire.

Aussi, quand je vous ai vus partir à la conquête de la présidence, chacune et chacun absolument certain d’être le meilleur, le plus légitime, le plus capable de rassembler les voix sur son nom, je ne sais pas pourquoi, mais je me suis senti rassuré. J’ai demandé à mes amis des médias et des instituts de sondage de faire tout ce qui fallait pour conforter et maintenir cette division qui, seule, permettait d’envisager ma réélection. Les résultats du premier tour m’ont démontré à quel point je suis passé à côté de la catastrophe : si Mélenchon avait noué une seule alliance avec l’un ou l’autre d’entre vous, la porte du second tour lui aurait été ouverte ! Et ça, évidemment, vous ne pouviez pas l’ignorer.

Alors, pourquoi m’avez-vous offert un tel cadeau ? J’ai tourné dans ma tête toutes les hypothèses : l’immense vanité de chacun, le grain de folie de chaque groupe en compétition, le tout à l’égo généralisé ? Mais, finalement, je me suis convaincu que vous ne vouliez pas gouverner, que le rôle d’opposant était beaucoup plus confortable pour vous et que, au bout du compte, vous préfériez le statut d’éternel challenger, confiné dans l’art de la critique, plutôt que d’être confronté à l’impérieuse nécessité d’apporter des réponses.

Je vais donc continuer, grâce vous, cette politique qui vous révolte, commencée il y a cinq ans et je vous donne rendez-vous en 2027. Je m’interroge sur la pertinence qu’il y aurait à modifier la Constitution pour me donner la possibilité d’un troisième mandat. Après tout, je serai encore jeune !

Mais, hélas, les choses ne sont pas complètement jouées. Voyant les élections législatives arriver, je vous le demande, Mélenchon, Jadot, Hidalgo, Roussel, Poutou, Arthaud, s’il vous plait, surtout, ne changez pas !

Emmanuel Macron

(Imaginé par Jacques Soncin)

Publicité

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s